Action politique et défense des intérêts catégoriels. André Liautey et le monde des groupes de pression (1919-1960) / Olivier Verdier ; [sous la direction de] Gilles Le Beguec

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Groupes de pression

Protectionnisme

Fraude

Groupes parlementaires

Le Béguec, Gilles (1943-2022) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris Nanterre (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Collection : Lille-thèses / Atelier de reproduction des thèses / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 1983-2017

Relation : Action politique et défense des intérêts catégoriels. André Liautey et le monde des groupes de pression (1919-1960) / Olivier Verdier ; [sous la dir. de] Gilles Le Beguec / [S. l.] : [s. n.] , 2009

Résumé / Abstract : La biographie politique d'André Liautey (1896/1972) s'appuie en partie sur des sources inédites. A. Liautey connaît une formation active au sein du parti radical et radical-socialiste. Bon orateur (avocat et professeur, administrateur de l'Ecole des Hautes Etudes Sociales), il devient publiciste ce qui en fait un spécialiste de ce mode de propagande (il collabore et dirige de nombreux journaux). Enfin, il est durant une longue durée membre de différents cabinets ministériels (1924/1931), ce qui complète sa formation. Accédant à la direction de la fédération radicale de la Haute-Saône, il s'emploie à une efficace recomposition du parti dans son département, contribuant aussi à accroître le rôle de ses militants (il est secrétaire de la conférence des présidents de fédérations). Ses efforts sont récompensés par son élection au conseil général de la Haute-Saône (1928), qu'il dirige de 1934 à 1940, puis à la députation en 1932. Son action législative s'inscrit dans la continuité de son engagement en faveur des thèses radicales de la défense du monde rural par une politique sociale envers les paysans et les anciens combattants. A cette époque son radicalisme prend un tournant plus droitier qui annonce une rupture encore accélérée par la guerre, avec l'aide d'un rival déclaré en Haute-Saône, André Maroselli. Sans parti, il réussit à se faire élire maire puis conseiller général et enfin député en 1951. Il dispose en effet d'une réelle influence locale et d'une très bonne connaissance des milieux entourant les politiques. Il est membre de très nombreuses associations allant de groupements de défense rurale aux épargnants (Mouvement National d'Epargne) en passant par la sécurité (Fédération Nationale de Sauvetage, sapeurs-pompiers) et à vocation plus politiques (CRCI). Ce retour, que d'aucuns jugeaient impossible, n'est qu'apparence, car A. Liautey s'emprisonne dans le rôle de défenseur exclusif de la petite paysannerie des départements ruraux en déclin et entre en concurrence avec le nouveau CNIP en créant son propre rassemblement indépendant. Mais ces tentatives échouent et les élections de 1956, marquées par l'affaire des journaux fantômes (détournement de fonds publics au profit de sa presse) scellent son échec. Cette étude se propose dans le même temps d'aborder l'action des groupes de pression dans lesquels il était actif. Sa formation, notamment dans la presse et les cabinets ministériels, lui ouvre les portes et la compréhension des modes d'action de ces groupes. Il choisit de s'orienter surtout vers les anciens combattants, lui qui fut combattant de 1915 à 1919. Il décide de mettre en pratique son expérience pour agir afin de prévenir une autre guerre au sein de la CIAMAC, organisation à but humanitaire internationale. Dans le même temps, il se rapproche des bouilleurs de cru, survivance d'un droit accordé à des distillateurs non professionnels, maintes fois remis en cause pour des questions financières et sanitaires. C'est ce combat qui le rendra célèbre pour un temps, surtout dans les années 1946/1960, dates auxquelles il devient secrétaire général de leur syndicat et l'organise efficacement en vue d'en faire un lobby actif pour retrouver la liberté de distiller supprimée par le régime de Vichy. L'action du SNBC s'inscrit dans une vision politique des rapports de force, qu'il double par un activisme parfois à la limite de la légalité. Mais l'avènement de la cinquième république met fin au privilège accordé aux bouilleurs en 1960. Cette thèse ne peut être complète sans une étude du rapport incessant entre groupes de pression et partis politiques, tant les uns sont liés aux autres. Souvent, le parti décide de prendre à son compte le combat d'un groupe de pression. Tel est le cas du parti radical qui mandate A. Liautey pour regagner les agriculteurs aux partis extrêmes ou des anciens combattants avec la FNCR (Fédération Nationale des Combattants Républicains), association de gauche dont A. Liautey prend la vice-présidence pour mieux en contrôler les efforts. Dans les années 1930, ce lien est clairement établi avec la création d'un sous-secrétariat à l'agriculture confié par les 4 gouvernements dits de Front Populaire à A. Liautey, à tâche pour lui de gérer la forêt française et ses productions (il est le promoteur assidu des moteurs gazogènes). Ce poste d'intérêt particulier est aussi celui d'un parti, le parti radical, qui souhaite que le ministère de l'agriculture tenu par un socialiste soit surveillé par le président de la commission d'agriculture du parti. Les associations peuvent également être un moyen, comme c'est le cas avec A. Liautey, d'entrer en contact avec des partis (il est président de la Confédération Générale des Contribuables) en vue de sa réélection

Résumé / Abstract : The biography of André Liautey (1896/1972) partly relies on unpublished sources. A. Liautey had an active formation in the radical and radical socialist parties. A good orator (he used to be a lawyer and a professor, administrator of the Ecole des Hautes Etudes Sociales), he became a publicist, which made him a specialist in the domain of propaganda (he collaborated with, and ran, many newspapers). Finally, he was a ministry cabinet member for a long period of time (1924-1931), which completed his formation. Arriving at the direction of the radical federation of Haute-Saône, he dedicated himself to an efficient recomposition of the party in his department, contributing therefore to the reinforcement of the role of militants: he was the secretary of the conference of federation presidents. His efforts were awarded thanks to his election in the General Council of Haute-Saône (1928), which he ran from 1934 to 1940, and then to the deputation in 1932. His legislative action was inscribed in the continuity of his engagement in favour of radical theses on the defense of the rural world by a social politics towards the peasants and the veterans. During that period, his radicalism took a more right-wing turning announcing a chasm already accelerated by the war, with the help of a declared rival, André Maroselli, in Haute-Saône. With no party to belong to, he succeeded his election as a Mayor and general councilor, and finally as a deputy in 1951. He had a real, local influence and a very good knowledge of the political milieu and the milieu surrounding politics. He was a member of various associations ranging from groups for the defense of rural investors or savers (National Savings Movement) to the security (National Federation of Rescue and Fire-fighters) and to a more political vocation (CRCI). This return, which some considered impossible, is only a face-value, because A. Liautey restrained himself to the role of exclusive defender of the small husbandry of declining rural departments and came into competition with the new CNIP by creating his own independent union. But his trials fell down to earth and the elections of 1956, marked by the affair of "fantom" newspapers (embezzlement to the profit of his press) sealed his failure.This study proposes, at the same time, to treat the action of pressure groups in which he was an active member. His formation, mainly in the press and ministerial cabinets, opened for him the doors and the comprehension of the modes of action of these groups. He chose to position himself with respect to the veterans, being himself a combatant from 1915 to 1919. He decided to put his experience into practice to act in order to avoid another war inside the CIAMAC, which is a humanitarian organization whose action is international. At the same time, he got closer to home distillers, survivors of a right accorded to nonprofessional distillers, many times called into question for financial and sanitary questions. It's this combat that made him famous for a time, especially in the years 1956-1960, during which he became secretary general of their trade union, which he organized efficaciously in order to make it an active lobby only to find that liberty of distilling suppressed by the Vichy regime. The action of the SNBC inscribed itself in a political perspective of the balance of power, which he doubled through an activism that was near illegality. But the coming of the Fifth Republic put an end to the privileges given to the distillers in 1960.This thesis cannot be considered complete without a study of the incessant relation between the pressures of political parties, as much as one is related to another. Often times, the party decided to take into its own account the combat of a pressure group, which was the case of the Radical Party that mandated A Liautey to gain back the farmers to extreme parties or to the veterans with the FNCR (National Federation of Republican Combatants), which is a left-wing association which A. Liautey took the vice-presidency in order to better control the efforts. In the 1930s, this link was clearly established with the creation of a sub-secretary for agriculture confided to A. Liautey by the four governments known as Popular Front, for which to manage the French forest and its production (he was the assiduous promoter of gas-producer motors). This post of a particular interest was also one belonging to the party, the Radical Party, which asks for the Ministry of Agriculture, itself held by a socialist, to be watched over by the president of the agricultural commission of the party. The associations could also be a means, as was the case with A. Liautey, to get in touch with the parties (he is the president of the General Confederation of Tax-Payers) in the perspective of getting reelected