La vérité comme enjeu théatral dans les esthétiques scéniques du XXème siècle européen : textes de Constantin Stanislavski, Antonin Artaud, Bertold Brecht / par Claire Legendre ; sous la direction de Arlette Chemain-Degrange et Jean-Pierre Triffaux

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Théâtre postdramatique

Théâtre expérimental

Sémiotique et théâtre

Théâtre -- Esthétique

Théâtre -- Mise en scène

Vérité -- Au théâtre

Chemain, Arlette (1936-.... ; auteure en littérature africaine) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Triffaux, Jean-Pierre (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université de Nice (1965-2019) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Université de Nice. UFR des lettres, arts et sciences humaines (Autre partenaire associé à la thèse / thesis associated third party)

École doctorale Lettres, sciences humaines et sociales (Nice ; 1992-2016) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Collection : Lille-thèses / Atelier de reproduction des thèses / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 1983-2017

Relation : La vérité comme enjeu théatral dans les esthétiques scéniques du XXème siècle européen : textes de Constantin Stanislavski, Antonin Artaud, Bertold Brecht / par Claire Legendre ; sous la direction de Arlette Chemain-Degrange et Jean-Pierre Triffaux / [S.l.] : [s.n.] , 2009

Résumé / Abstract : Le théâtre du XX ème siècle européen, devenu pratique signifiante, a progressivement privilégié les principes de création et de performance, contre celui de la représentation d'un texte. Cette évolution s'est faite par étapes, depuis la révolution copernicienne de la fin du XIXème siècle, qui plaça le metteur en scène au centre de l'activité théâtrale - ce qui fut un bouleversement épistémologique -jusqu'aux expériences polémiques récentes comme celles du Festival d'Avignon 2005. Il nous a semblé reconnaître, sous le scandale de ce théâtre désormais performatif et en prise sur le réel, les influences conjuguées de trois grands réformateurs du théâtre : Constantin Stanislavski en Russie et en URSS, Antonin Artaud en France, Bertolt Brecht en Allemagne. Ils furent, chacun à sa manière, les inspirateurs de cette modalité nouvelle de l'expression scénique : une création désormais autonome et référentielle qui prétend toucher la vérité et utilise le réel comme matériau et comme objet. Leurs textes témoignent de cette priorité donnée à la vérité - une vérité qui sonne comme un absolu, prend des accents mystiques pour Artaud et Stanislavski, une orientation farouchement scientifique / matérialiste pour Brecht. Ce recours à « la vérité » est, pour les trois théoriciens, le garant d'une exigence idéologique dont l'art ne veut plus faire l'économie. Comme art vivant, le théâtre est aussi acteur du réel dans lequel il s'inscrit : il engage non seulement l'esthétique et l'épistémologie des arts, mais encore, la réalité-même, au-delà des murs du théâtre. Le « réel » n'est plus seulement l'objet du discours théâtral, il est son réceptacle et son enjeu. La confrontation de la création avec le monde qui la voit naître, la suscite et l'accueille, est désormais constitutive de l'acte artistique

Résumé / Abstract : 20th Century European drama having become a meaning-oriented practice has gradually favoured the principles of creation and performance over those of a mere representation of a text. This has been a step by step evolution since the 'Copernician revolution' of the late 20th century which put the director at the heart of theatrical activity. This change must be understood as an epistemological upheaval culminating in the recent controversial experiments at the 2005 Avignon Festival. Beyond the scandal of this now performative and reality-infused theatre it is possible to make out the combined influences of three major drama reformers, namely: Constantin Stanislavski in Russia and in the USSR, Antonin Artaud in France, and Bertolt Brecht in Germany. They were, each in their way, the inspirers of this new form of scenic expression, henceforth considering creation as a self-reliant and referential process aiming at reaching the truth and using reality as a material as well as an object. Their texts are witnesses to this new emphasis laid on truth, a truth now ringing as an absolute, taking on mystical overtones in Artaud and Stanislavski and a staunch scientific and materialistic direction in Brecht. This call for 'truth' is for the three theorists the seal of an ideological demand art can no longer do without. As a living art, the theatre plays a role in the reality it is part of. It has to deal with aesthetics and the epistemology of art but also with reality itself and this, beyond its own walls. 'Reality' is not only the object of theatrical discourse but its receptacle and the issue at stake. The confrontation of creation with the world that sees its birth, triggers it and welcomes it, is henceforth part and parcel of artistic action