La cause de l'activité : actions collectives face au risque de fermeture d'usines filiales de multinationales / Matéo Sorin ; sous la direction de Sylvain Maresca et de Philippe Masson

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Entreprises -- Disparition

Entreprises en difficulté (droit)

Entreprises -- Réorganisation

Recours collectifs (droit)

Maresca, Sylvain (1955-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Masson, Philippe (1965-.... ; sociologue) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Lomba, Cédric (Président du jury de soutenance / praeses)

Depoorter, Pascal (1960-....) (Membre du jury / opponent)

Bory, Anne (1980-.... ; sociologue) (Membre du jury / opponent)

Béroud, Sophie (1973-.... ; sociologue et politiste) (Membre du jury / opponent)

Université de Nantes (1962-2021) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Université Bretagne Loire (2016-2019) (Autre partenaire associé à la thèse / thesis associated third party)

Centre Nantais de Sociologie (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : Face à un risque d’arrêt de l’activité d’un site industriel, comment émergent les actions collectives menées localement ? À partir d’une enquête auprès de six filiales de multinationales, cette thèse met en évidence l’étendue de la palette d’actions utilisée (de la séquestration à la création d’entreprise, en passant par l’affrontement judiciaire) et le rôle central d’acteurs non syndicaux (cadres, clients, élus locaux, avocats). L’articulation des effets du temps long (parcours des individus, histoire locale, transformation de l’entreprise) et des effets du contexte de crise permet de comprendre les alliances et conflits autour des stratégies d’action déployées. Les salariés produisent collectivement des récits analytiques de la chaîne causale qui imputent la responsabilité de la crise à leur employeur, construisant ainsi un ennemi commun (chapitre 1). La conversion de l’ennemi en adversaire dessine les contours d’un répertoire d’actions collectives local, comme le montre le cas d’une séquestration de dirigeant (chapitre 2). L’affrontement s’opère également au sein des instances représentatives du personnel et devant l’institution judiciaire (chapitre 3), mais aussi en dehors des cadres institués, avec le maniement du blocage de flux et de l’arme de l’image (chapitre 4). Le maintien de l’activité productive pendant la crise (chapitre 5) et la recherche de solutions de reprise de l’usine (chapitre 6) montrent l’existence d’actions collectives sans adversaire. Elles sont portées par des individus qui défendent en premier lieu la cause de l’activité. Pendant la crise, les acteurs locaux désignent l’ennemi, affrontent l’adversaire et se battent pour l’activité.

Résumé / Abstract : When faced with the risk of an industrial site being shut down, how do locally-led collective actions emerge? Based on a study of six subsidiaries of multinationals, this thesis highlights the variety and the range of actions used (from sequestration to the creation of a business to legal battles) and the central role of non-union actors (executives, customers, local elected representatives and lawyers). The articulation of the long-term effects (individual trajectories, local history or transformation of the business) and the effects of the context of crisis provides the basis for understanding the alliances and conflicts around the action strategies deployed. The workers collectively produce analytical narratives of the causal chain which attribute responsibility to their employer, thereby constructing a common enemy (chapter 1). The conversion of the enemy into an adversary shapes a local repertoire of collective action, as demonstrated by the case of the sequestration of a company director (chapter 2). The confrontation equally plays out within the bodies representing staff and legal institutions (chapter 3) but also outside of instituted contexts, with the blocking of the flow of goods or of production and the use of image as a weapon (chapter 4). Maintaining the productive activity during the crisis (chapter 5) and looking into taking over the factory as a solution (chapter 6) underline the existence of collective actions without an adversary. These are the work of individuals who defend the cause of the activity. During the crisis, local actors name the enemy, confront the adversary and fight for the activity.