Le "trésor" révolutionnaire : insurrections et militantismes à Alexandrie en 1946 et 1977, Egypte / Mélanie Henry ; sous la direction de Ghislaine Alleaume

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Révoltes -- Égypte

Révolutions -- Mémoire collective

Changement social

Militantisme

Alexandrie (Égypte) -- 20e siècle

Alleaume, Ghislaine (19..-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Jacquemond, Richard (19..-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Aclimandos, Tewfick (1959-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Dakhlia, Jocelyne (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Wahnich, Sophie (Membre du jury / opponent)

Ilbert, Robert (1950-....) (Membre du jury / opponent)

Aix-Marseille Université (2012-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône ; 1986-....) (Equipe de recherche associée à la thèse / thesis associated research team)

Résumé / Abstract : Avec le soulèvement de 1946 (février-mars) débute en Égypte une crise politique qui dure jusqu’à la mise en place du système nassérien (1952-1954) où se mêlent velléités de changement social et d’indépendance. Les 18 et 19 janvier 1977, l’insurrection spontanée, contre la diminution des subventions publiques sur vingt-cinq produits de consommation, révèle le rejet massif du nouvel ordre moral que Sadate souhaite imposer. Les manifestants rappellent le Président de la République aux promesses nassériennes que la défaite de 1967 dans la guerre contre Israël a fait voler en éclat. Réflexion sur les façons de vivre et de transmettre l’expérience révolutionnaire, cette thèse présente, depuis Alexandrie, les épisodes insurrectionnels de 1946 et de 1977 qui ont secoué les grandes villes d’Égypte. Au travers d’une enquête orale auprès de militants alexandrins et des sources de nature diverses, les événements sont présentés tantôt sous l’angle du temps court, tantôt dans leur conjoncture.C’est à distance de la chronologie, dans les interstices des différents registres d’énonciation (témoignages et discours politiques, récit d’histoire ou de fiction, etc.), que cette thèse explore les traces du « trésor » : expérience collective de la liberté chère au poète René Char, « rejetée » par ceux qui la vivent une fois qu’elle se termine. On voit se dessiner des notions, des institutions et des expériences collectives au travers desquels se forgent, dans la seconde moitié du XXe siècle, l’idée du changement social, de ses limites et les moyens par lesquels des personnes ordinaires peuvent y participer.

Résumé / Abstract : The uprising of 1946 (February-March) initiates a political crisis in Egypt that lasts until the implementation of the Nasserian system (1952-1954) and involves both hopes of social change and national independence. The spontaneous uprising that happens in January 18th and 19th 1977 against the reducing of price subsidies of 25 consuming products, reveals a massive rejection of the new moral order that Sadat wishes to impose. The demonstrators remind their President to the Nasserian promises that the 1967’s defeat in the war against Israel demolished.This thesis seeks to develop a reflexion on the ways of living and transmitting the revolutionary experience based on the events of the Egyptian urban uprisings of 1946 and 1977 from the point of view of Alexandria. It presents the events in the short time and in their conjunctures through an oral inquiry among Alexandrian activists and sources of several natures, as part of constant concern for documenting the effects of scale between individual history and collective history, as well as the historicity of insurrection.Away from linear chronology, in the interstices between the categories of expression (testimonies, stories and political discourses, history and fiction, etc.), this research explores the tracks of the “treasure”, a word that the poet Rene Char uses to describe a collective experience of liberty, rejected by whom lives it as soon as it ends. It reveals a network of notions, institutions and collective experiences which defines social change, its limits and the ways by which ordinary people get involved in it, through the second part of the XXth century.