L'américanisation de la souveraineté : études sur la pensée politique de James Madison / Thando Sililo ; sous la direction de Alain Laquièze

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Madison -- James -- 1751-1836 -- Pensée politique et sociale

Politique et gouvernement -- États-Unis

Classification Dewey : 321

Laquièze, Alain (1965-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Le Pourhiet, Anne-Marie (19..-.... ; juriste) (Président du jury de soutenance / praeses)

Feldman, Jean-Philippe (19..-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Fischer, Karsten (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Cartier, Emmanuel (1971-.... ; juriste) (Membre du jury / opponent)

Rossignol, Marie-Jeanne (1960-....) (Membre du jury / opponent)

Vorländer, Hans (1954-....) (Membre du jury / opponent)

Université Sorbonne Paris Cité (2015-2019) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion (Malakoff, Hauts-de-Seine ; 1996-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Université Paris Descartes (1970-2019) (Autre partenaire associé à la thèse / thesis associated third party)

Résumé / Abstract : L'émancipation de la pensée politique américaine de ses sources européennes était un processus à plusieurs facettes. Au cœur de ce processus d'émancipation intellectuelle des jeunes États-Unis était la notion de la souveraineté, qui doit être selon l'historien Gordon Wood considérée comme l'abstraction la plus important de la politique dans l'ère révolutionnaire. Un des contributeurs les plus important au débat sur la notion de la souveraineté était James Madison (1751-1836), surtout connu comme le père de la constitution américaine, comme l'auteur du Fédéraliste avec Hamilton et Jay et comme le quatrième Président des États-Unis. La thèse cherche à reconstituer la contribution de Madison à l'américanisation de la souveraineté en s'appuyant sur ses propres discours et écrits. Les analyses montrent qu'il proposait notamment une souveraineté à double face : quant à la dimension intérieure, il défendait l'idée d'une souveraineté limitée, qui s’avérerait dans sa forme spécifique comme une particularité : le constitutionnalisme américaine. Quant à la politique extérieure, il concevait en revanche une souveraineté plutôt illimitée et en plein extension, qui se développait au cours de sa carrière petit à petit à une conception largement en accord avec les postulats du système westphalien des États européennes. Pour éclairer les implications politiques pratiques de ce raisonnement, on peut formuler un « théorème de Madison », qui récapitule le rapport particulier entre souveraineté interne et souveraineté externe dans sa pensée politique : L'état libérale et sécularisé vit des conditions, qu'il doit garantir par sa politique étrangère. Cette reformulation d'une citation fameux du juriste allemand Böckenförde décrit non seulement la sensibilité de Madison pour la nature précaire de la liberté dans une démocratie constitutionnelle, mais aussi sa conviction que la probabilité de la violence des factions dans la république américaine peut non seulement être réduite par les remèdes républicains de la politique intérieure comme la constitutionnalisation, la démocratisation, la séparation des pouvoirs, le principe de la représentation ou la fédéralisation, mais aussi par les valves de sécurité fournis par la politique étrangers, notamment la disponibilité d'un grande nombre des terrains pour le développement du peuple américaine et les conditions commerciales favorables qui facilitent l'accès aux marchés étrangères pour les produits américaines.

Résumé / Abstract : The emancipation of American political thought from its European origins was a multi-layered process. The concept of sovereignty which was according to the renowned historian Gordon Wood the "single most important abstractions of politics in the entire Revolutionary era", was at the heart of this intellectual emancipation process in the early years of United States of America. One of the most important contributors to this debate was James Madison (1751-1836), a politician known as the father of the American constitution, revered as one of the authors of the Federalist Papers, alongside Hamilton and Jay, and remembered as the fourth President of the United States of America. The thesis aims to reconstruct the contribution of Madison to the Americanization of sovereignty by analyzing his speeches, essays and private correspondence. These analyses suggest that Madison proposed a double-faced concept of sovereignty. Concerning the internal dimension of sovereignty, he defended the idea of a limited sovereignty in the form of American constitutionnalism. Concerning the external dimension of sovereignty, he imagined a sovereignty without those limits and in continuous extension, an idea he developed during the course of his career into a concept which was in line with the postulates of the westphalian system of the European nation states. To illustrate the political implications of this line of reasoning, I suggest one can formulate a "Madison theorem" characterizing the particular link between internal and external sovereignty in his political thought: The liberal secularized state lives by prerequisites, that he should guarantee through his foreign policy. This reformulation of a statement by the renowned German jurist Böckenförde does not only describe Madison's consciousness for the precarious nature of liberty in constitutional democracies, but also his conviction that the probability of the violence of factions in the American republic cannot only be reduced by republican remedies in the field of domestic policy, like constitutionnalisation, democratization, the separation of powers, the principle of representation or Federalisation. But that the probability of the violence of factions can also be reduced by safety valves provided by foreign policy, like the availability of land for the development of the American people or favorable commercial conditions facilitating the access for american products to foreign markets.