Les congolaises diplômées et la migration : trajectoires professionnelles et sociales avant et après la migration / Céline Kula Kula ; sous la direction de Jean-François Lae

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Congolaises (République) -- À l'étranger

Femmes diplômées -- Civilisation -- Congo (République)

Insertion professionnelle

Discrimination

Identité sexuelle

Laé, Jean-François (1952-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Benveniste, Annie (19..-....) (Membre du jury / opponent)

Coquery-Vidrovitch, Catherine (1935-....) (Membre du jury / opponent)

Jovelin, Emmanuel (1956-....) (Membre du jury / opponent)

Université de Paris VIII (1969-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Résumé / Abstract : Après 1965, les congolaises bénéficièrent d’un bond spectaculaire de l’enseignement de filles, elles obtinrent leurs diplômes et commencèrent leurs carrières professionnelles dans un contexte spéciale. Vers les années 80-90, la situation politique, économique ou sociale du Zaïre poussa de nombreuses Congolaises diplômées et salariées à la migration internationale. Elles furent dés le début confrontées à la rupture de leurs trajectoires professionnelles d’avant car l’arrivée dans les pays d’accueil s’accompagna d’un abandon d’activité. Face aux différents obstacles, il leur fallut se réinventer un nouveau paysage professionnel. Dans ce processus, elles furent confrontées à la précarisation et aux multiples formes de discrimination. De ce fait, la typologie de leurs trajectoires professionnelles est très composite car elle est constituée de ruptures, de sous emplois, de périodes de formations et d’inactivité, de déclassement professionnel et en somme, de déboires successifs. Et à plus de 40 à 50 ans, beaucoup de femmes diplômées de la diaspora sont encore à la recherche d’une stabilité professionnelle. Or les trajectoires de femmes restées au Zaïre ont continué dans la linéarité, sans grand obstacle, en dépit de bas salaires et de manque d’évolution spectaculaire de leurs carrières. La migration a donc apporté beaucoup plus désillusions que de réussite professionnelle, elle n’a pas forcément satisfait les attentes et les espoirs nourris dans le projet migratoire. Et les diplômes n’ont pas garanti une ascension sociale. Toutefois, dans les trajectoires sociales, les femmes congolaises diplômées ont franchi un pas. Elles sont devenues des chefs de familles. Cette fonction leur permet d’acquérir un pouvoir qui, jadis, n’était pas accordé aux femmes. Ainsi, la mainmise de la famille a perdu son poids d’autrefois en raison de la mutation et/ou à la transgression de certains éléments matrimoniaux tels que le mariage, la maternité, le divorce et la polygamie. Qu’elles soient au Congo ou en migration, mariées, divorcées ou célibataires, les diplômées assument leur statut et assurent leur fonction parentale. Sans équivoque, leur instruction leur a été un atout dans la scolarité de leurs enfants qui généralement réussissent.

Résumé / Abstract : After 1965, Congolese women profited from a spectacular jump of girls’ education, they obtained their diplomas and began their professional careers in special context. During the years 80’s to 90’s, the political, economic or social situation of Zaire forced many graduate Congolese women and employed to international migration. They were confronted from the beginning with the rupture of their past professional trajectories because the arrival in the host countries was accompanied by a lost of activity. Confronted to various obstacles, it was necessary for them to reinvent a new professional landscape. In this process, they faced instability and multiple forms of discrimination. In fact, the typology of their professional trajectories is very composite because it consists of ruptures, under employment, periods of training and inactivity, of occupational downgrading and most of successive vexations. While in their 40’s and 50’s, most of those graduate women in expatriation are still in the search of a professional stability. However, for women remained in Zaire, their trajectories are still linear, without big obstacle, in spite of low wages and lack of spectacular evolution in their careers. Thus, migration brought much more disillusions than professional success; it did not inevitably satisfy the expectations and hopes placed in the migratory project. And diplomas did not guarantee a social advancement. However, in the social trajectories, the graduate Congolese women crossed a step. They became heads of households. This function enables them to acquire a role which, formerly, was not granted to women. Thus, the family grab lost its former weight because of the change and/or the transgression of certain matrimonial elements such as marriage, maternity, divorce and polygamy. Whether they live in Congo or in migration, married, divorced or single, the graduate ones assume their status and their parental function. Unambiguously, their education has been an asset in the instruction of their children who generally succeed.