Écriture et engagement dans les romans d'Andrés Sorel (1963-2013) / Carlos Sainz-Pardo Gonzalez ; sous la direction de Jean-François Carcelén

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Littérature espagnole -- 20e siècle

Littérature engagée -- Ségovie (Espagne)

Antifranquisme

Conscience historique

Classification Dewey : 860

Carcelén, Jean-François (19..-.... ; romaniste) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Orsini-Saillet, Catherine (1966-.... ; hispaniste) (Président du jury de soutenance / praeses)

Escudero, Xavier (1974-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Thion Soriano-Mollá, Dolores (1964-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Pérez Lasheras, Antonio (1959-....) (Membre du jury / opponent)

Communauté d'universités et d'établissements Université Grenoble Alpes (2015-2019) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble ; 1991-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Institut des langues et cultures d'Europe, Amérique, Afrique, Asie et Australie (Grenoble) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : Romancier, essayiste, ancien secrétaire général de la Asociación Colegial de Escritores de España, Andrés Sorel (Ségovie, 1937) est surtout connu pour son activité de militant antifranquiste. Il a pourtant publié à ce jour quinze romans et un nombre considérable d'essais. Depuis les années soixante, toute son œuvre est écrite sous le signe de l’engagement, ce qui peut expliquer en partie une forme de mise à l'écart du marché éditorial. Cette thèse vise à analyser comment sa dissidence intellectuelle contre l’idéologie dominante se construit dans sa production romanesque. On tentera de définir les contours de l’engagement, que ce soit à travers son rôle d’intellectuel, dans ses aspects les plus controversés, ou à travers les caractéristiques de son écriture engagée, dans sa dimension textuelle et avant-textuelle. On analysera également comment les marqueurs de l’engagement se développent dans la construction du narrateur, de ses personnages et de la temporalité. En prêtant toujours une attention égale au contenu idéologique et à sa mise en forme, Sorel conçoit l’écriture comme un exercice de réhabilitation de la mémoire des vaincus, s'inscrivant ainsi – et d'une certaine façon inaugurant – le « roman de la mémoire » qui domine le panorama littéraire de l'Espagne de ces deux dernières décennies. Il s’agit donc d'analyser la tension dialectique qui se joue entre un récit fictionnel et des modalités qui empruntent au factuel, notamment à l'essai. À travers la pluralité des témoignages littéraires, les textes de Sorel cherchent ainsi à faire émerger les vérités cachées et à redonner une voix à ceux qui en ont été privés. On étudiera par quels dispositifs formels ses récits constituent un contre-pouvoir contre le discours dominant des régimes autoritaires, totalitaires ou démocratiques. En dernier lieu, on analysera la dimension pragmatique d’une écriture qui prétend transformer la réalité, pour saisir le degré de visibilité de son discours littéraire et de sa présence médiatique, ainsi que la façon dont ses romans sont perçus par la critique littéraire. On cherchera enfin à esquisser les typologies du lecteur véhiculées par le récit, que ce soit pour les légitimer ou pour les rejeter.

Résumé / Abstract : As a novelist, essayist, and former general secretary of the Asociación Colegial de Escritores de España, Andrés Sorel (Segovia, 1937) is best known for his anti-Franco activism. To this day, he has published fifteen novels and a considerable number of essays. Since the nineteen sixties, all his work has been written under the sign of commitment, which may partly explain his side-lining from the editorial market. This thesis aims at analyzing how his intellectual disagreement with the dominant ideology is built up in his novelistic production. We will attempt to define the outlines of commitment, whether through his part as an intellectual, in its most controversial aspects, or through the characteristics of his committed writing, in its textual and pre-textual dimension. We will also analyze how the markers of commitment develop in the construction of the narrator, his characters and temporality. By always paying equal attention to the ideological content and its shaping, Sorel conceives writing as an exercise of rehabilitation of the memory of the vanquished, thus becoming a part of – and in a certain way launching – the "novel of the memory" which has dominated the literary panorama of Spain for the last two decades. It is therefore a matter of analyzing the dialectical tension that is played out between a fictional narrative and a method that uses factual elements, especially experimenting. Through the plurality of literary testimonies, Sorel’s texts seek to bring out the hidden truths and give a voice to those who have been deprived of it. We will study the formal devices through which his stories establish a counter power against the dominant discourse of authoritarian, totalitarian or democratic regimes. Lastly, we will analyze the pragmatic dimension of a writing style that claims to transform reality, in order to grasp the degree of visibility of its literary discourse and its media presence, as well as the way in which his novels are perceived by literary criticism. We will finally try to outline the reader types conveyed by the story, whether to legitimize or to reject them.