Date : 2018
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
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Résumé / Abstract : La maladie rénale chronique (MRC) de stade 3 est une pathologie chronique et prévalente, aux enjeux humains et économiques non négligeables. La néphroprotection est une attitude de soin préventive et pluridisciplinaire visant à retarder l'évolution de la MRC et à éviter les aggravations aigües. L'objectif de notre étude était de déterminer quelles étaient les pratiques de néphroprotection menées en ambulatoire par les médecins généralistes auprès de leurs patients porteurs d'une MRC de stade 3 et de savoir si celles-ci étaient appliquées selon les recommandations HAS, puis de mettre en évidence de possibles limites de terrain existantes. Nous avons mené une étude épidémiologique observationnelle transversale descriptive auprès de 374 maîtres de stage universitaire (MSU) appartenant aux facultés Lyon Est et Lyon Sud. Un questionnaire d'enquête en ligne a été construit avec plusieurs médecins et testé au décours d'une première étude préliminaire. Il a ensuite été diffusé par mail par l'intermédiaire du collège de médecine générale de la faculté Lyon Est. Les données ont été recueillies puis analysées grâce au logiciel de conception utilisé. 104 MSU ont participé à l'étude au décours de 3 envois successifs, effectués les 9 et 23 novembre 2017 puis le 7 décembre 2017. Malgré des recommandations de la HAS utilisées par seulement 33% des médecins généralistes (MG), l'estimation du risque cardiovasculaire et la prise en charge médicamenteuse de la pression artérielle des patients porteurs d'une MRC de stade 3 étaient bien effectuées par respectivement 76% et 69% des MG. 94% des médecins étaient soucieux de la fonction rénale du patient au moment de leurs prescriptions et 99% se considéraient comme étant au centre du parcours de soin du patient ayant une MRC. Cependant des manques de prévention ont été mis en évidence : seulement 36% des MG effectuaient une prévention diététique adaptée et 27% adressaient leurs patients avec MRC de stade 3 chez un(e) diététicien(ne) ; la surveillance biologique n'était pas optimale et la iatrogénie médicamenteuse était sous-estimée. Les limites mises en évidence et pouvant expliquer ces défauts de prévention étaient : un manque de sensibilisation sur le sujet de la MRC en médecine générale, des difficultés de coordination et de communication entre professionnels de santé en situation de suivi et d'urgence mais également des contraintes liées à la consultation elle-même (manque de temps ou manque de coopération du patient). La néphroprotection menée en médecine générale auprès des patients porteurs d'une MRC de stade 3 n'est pas optimale et majoritairement non menée selon les recommandations HAS. Une meilleure sensibilisation de la part des autorités de santé et des médecins spécialistes d'organe est nécessaire. L'essor des maisons médicales de santé et des systèmes de communication laisse espérer le développement de parcours de soins ambulatoires dédiés