Normes reproductives, infertilité et nouvelles technologies de reproduction au Sénégal : le genre et le don / Marie Brochard ; sous la direction de Doris Bonnet

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Normes sociales

Stérilité -- Sénégal

Stigmatisation (psychologie sociale)

Classification Dewey : 306.85

Bonnet, Doris (19..-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Duchesne, Véronique (1963-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Tain, Laurence (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Le Marcis, Frédéric (19XX-.... ; professeur d'anthropologie) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Antoine, Philippe (1948-.... ; démographe) (Membre du jury / opponent)

Université Paris Descartes (1970-2019) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Résumé / Abstract : Au Sénégal, les normes sociales instituent le mariage et la procréation comme des règles fondamentales pour les couples. Les personnes infertiles sont de ce fait stigmatisées et subissent des pressions de la part de leurs familles et de leur entourage. D’une part, elles ont des difficultés à structurer leur identité sociale dans ce pays où la féminité est associée à la maternité et où la masculinité est associée à la paternité. D’autre part, elles sont symboliquement endettées par rapport à leurs familles car l’« enfant » constitue le contre-don de la vie qu’elles ont reçue à la naissance. Le genre et le don structurent ainsi la problématique du rejet des personnes infertiles au Sénégal. Malgré les souffrances psychologiques et sociales induites par l’infertilité, les politiques sanitaires se détournent de cette situation et occultent la pratique de l’assistance médicale à la procréation (AMP). Pourtant, l’AMP permet aux couples infertiles, lorsqu’elle aboutit à une grossesse, une sortie de la stigmatisation sociale. Dans le cas contraire, la relation peut s’orienter vers une rupture. Les technologies de reproduction réalisées dans la société sénégalaise restent très inégalitaires et délaissent toute une partie de la population qui souhaiterait bénéficier de ces techniques médicales. Les couples moins aisés se dirigent vers la médecine traditionnelle ou poursuivent leurs consultations dans le secteur public. L’AMP au Sénégal propose une solution à l’infertilité, mais les couples qui y recourent, le font dans le plus grand secret de peur de bouleverser les normes reproductives et de filiation.

Résumé / Abstract : In Senegal, the social standards establish the marriage and the reproduction as fundamental rules for the couples. The barren persons are of this fact stigmatized and undergo pressures by their families and of their circle of acquaintances. On one hand, they have difficulties to structure their social identity in this country where the femininity is associated to the maternity and where the manliness is associated to the paternity. On the other hand, they are symbolically got into debt with regard to their families because the "child" constitutes the against gift of the life that they received in the birth. The gender and the gift structure the problem of rejection of the barren persons in Sénégal. In spite of the psychological and social sufferings induced by the infertility, the sanitary politics turn away from this situation and hide the practice of assisted reproductive technology (ART). Nevertheless, ART allows the barren couples, when it ends in a pregnancy, an exit of the social stigmatization. Should the opposite occur, the relation can turn to a marital breakdown. The new technologies of reproduction realized in the Senegalese society remain very unegalitarian and abandon a whole part of the population which would like to benefit from these medical techniques. The couples with modest incomes go to the traditional medicine or pursue their consultations in the public sector. ART in Senegal proposes a solution for infertility, but the couples which resort to it, make it in the greatest secrecy for fear of upsetting the reproductive standards and of filiation.