Estimer la fréquence et la prise en charge des violences conjugales chez les femmes consultant aux urgences du Centre Hospitalier de Lens / Lindsay Detavernier ; sous la direction de Juliette Masse

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Violence conjugale

Consultation médicale

Hôpitaux -- Services des urgences -- France -- Lens (Pas-de-Calais)

Violence conjugale -- statistiques et données numériques -- Dissertation universitaire

Consultation médicale -- statistiques et données numériques -- Dissertation universitaire

Service hospitalier d'urgences -- statistiques et données numériques -- Dissertation universitaire

Classification Dewey : 610

Masse, Juliette (1986-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université de Lille (2018-2021) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Estimer la fréquence et la prise en charge des violences conjugales chez les femmes consultant aux urgences du centre hospitalier de Lens / Lindsay Detavernier ; sous la direction de Juliette Masse / Lille : Université de Lille , 2018

Résumé / Abstract : Contexte: Chaque année en France, 225000 femmes âgées de 18 à 75 ans, soit plus de 1% des femmes de cette tranche d'âge, sont victimes de violences conjugales. Les urgentistes sont au premier plan pour prendre en charge ces victimes, consultant pour des motifs variés. Il existe de nombreuses difficultés à leur prise en charge, avec des médecins peu formés sur ce sujet. L'objectif principal de cette étude était d'estimer la fréquence et la prise en charge des violences conjugales chez les femmes consultant aux urgences du Centre Hospitalier de Lens. L'objectif secondaire était d'évaluer si les femmes consultant aux urgences sont favorables à un dépistage systématique des violences conjugales lors de leur consultation. Méthode: Etude épidémiologique descriptive, monocentrique, réalisée du 08 janvier 2018 au 04 février 2018. Un questionnaire anonyme était distribué 24 heures sur 24 à toutes les femmes majeures consultant aux urgences du Centre Hospitalier de Lens, quel que soit leur motif de consultation. Les critères d'exclusion étaient les femmes mineures, celles avec une incapacité de compréhension, ne lisant pas le français ou présentant une urgence vitale. Résultats: Deux cent soixante dix patientes ont été incluses dans notre étude. Trente patientes (soit 11,1%) consultaient aux urgences le jour de leur inclusion dans l'étude suite à des violences conjugales. Il s'agissait dans 90% des cas de violences verbales, dans 93,3% de violences physiques, et dans 26,6% de violences sexuelles. Quatre-vingt-trois patientes soit 30,7% avaient été victimes de violences conjugales au cours de leur vie. Quarante-huit de ces patientes (soit 57,8%) avaient déjà consulté aux urgences pour ce motif (dont 32,7% ayant eu uniquement recours aux urgences). Les patientes recevaient comme soins aux urgences dans 48% des cas la rédaction d'un certificat, 22,9% un entretien psychologique et 10,6% un entretien avec une assistante sociale. Parmi les 83 femmes victimes de violences conjugales dans leur vie, 66,6% d'entre elles étaient favorables à un dépistage systématique des violences aux urgences. Conclusion: Cette étude conforte l'idée que les urgences sont un premier recours pour les femmes victimes de violences conjugales. Il reste de nombreux progrès à réaliser en terme de prise en charge de ces victimes aux urgences. Reste à savoir si les urgentistes sont prêts au dépistage systématique des violences conjugales et à l'amélioration de leurs pratiques.