Date : 2018
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
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Résumé / Abstract : En France, les troubles de l'usage de l'alcool sont un problème de santé publique : responsables d'environ 49 000 décès annuel, et d'un coût financier dans le domaine de la santé estimé à 17 milliards d'euros par an. La prise en charge de ce trouble a évolué en proposant depuis quelques temps des stratégies de réduction de consommation à défaut de l'obtention d'une abstinence chez des patients présentant un trouble sévère de l'usage de l'alcool. A travers cette étude rétrospective monocentrique nous avons évalué l'impact d'un sevrage intra hospitalier chez des personnes, suivies via un dispositif ELSA, présentant un trouble de l'usage de l'alcool sévère, sur la réduction de consommation à 6 et 12 mois. Puis nous avons cherché des facteurs influençant cette réduction. Sur 107 patients âgés en moyenne de 45 ans et principalement de sexe masculin (83%) la consommation moyenne passe de 166g/j à 75g/j à 6 mois (N=84) et à 123 g/j à 12 mois (N=67). On note qu'une réduction d'au moins 50% de la consommation initiale à 12 mois est plus facilement obtenue en cas de traitement par antidépresseur OR = 5,00 IC [1.12-20.23], traitement par inhibiteur de recapture de la sérotonine (IRS) OR = 5,67 IC [1.10- 29,07], présence d'un enfant OR = 3,00 IC [1.10- 8.18], présence d'un travail OR 2.95, IC [1.01-8.66]. En revanche une consommation supérieure à 15 ans ou supérieure à 150 g/j limiterait la réduction de consommation OR = 0.29 IC [0,10-0,85] et OR=0.27 IC [0.10-0,75]. De même une coaddiction et particulièrement le tabagisme limiterait la réduction de consommation avec des OR respectivement 0.28 IC [0.08-0.91] et 0.34 IC [0.11-0.99]. Nous n'avons pas mis en évidence de facteurs influençant la consommation à 6 mois. D'autres études montrent un effet de réduction de consommation après sevrage ambulatoire ou résidentiel. Les antidépresseurs et notamment des IRS dans la prise en charge des troubles de l'usage de l'alcool montrent des résultats discordant en terme d'abstinence, mais ils n'ont pas fait l'objet d'étude sur la réduction de consommation. En conclusion, le sevrage hospitalier chez des patients suivis par un dispositif ELSA semble permettre une réduction de consommation de l'alcool. La prévention en intervenant sur la durée de consommation et la quantité consommée ainsi que la prise en charge des coaddictions sont des cibles pour favoriser la réduction. Il serait intéressant d'évaluer à nouveau les antidépresseurs et notamment les IRS dans un objectif de réduction de consommation et non d'abstinence