Quel impact de la chirurgie bariatrique sur la précarité des patients obèses morbides ? : étude rétrospective menée au CSO Poitou-Charentes / Lucile Bégué ; [sous la direction de] Xavier Piguel

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Obésité -- Chirurgie

Modification du comportement

Obésité morbide -- Dissertation universitaire

Classification Dewey : 610

Piguel, Xavier (médecin) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Maréchaud, Richard (Président du jury de soutenance / praeses)

Piguel, Xavier (médecin) (Membre du jury / opponent)

Faure, Jean-Pierre (1967-....) (Membre du jury / opponent)

Albouy-Llaty, Marion (1978-....) (Membre du jury / opponent)

Levy-Chavagnat, Diane (Membre du jury / opponent)

Université de Poitiers (1896-...) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Université de Poitiers. UFR de médecine et de pharmacie (Autre partenaire associé à la thèse / thesis associated third party)

Résumé / Abstract : Introduction : La chirurgie bariatrique a démontré son efficacité en termes de perte de poids et d'amélioration des comorbidités chez les patients obèses morbides. Un lien entre l'obésité et la précarité est connu et la précarité revêt un caractère multi-dimensionnel. Nous avons voulu explorer l'impact de la chirurgie bariatrique sur la précarité psycho-sociale des patients obèses. Matériel et méthodes : Étude rétrospective, observationnelle, transversale incluant les patients opérés entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2015 dans le cadre du CSO Poitou-Charentes. Les données étaient recueillies en pré-opératoire et à 1 an en post-opératoire par analyse des dossiers médicaux. Elles concernaient : les caractéristiques générales des patients ; les comorbidités associées à l'obésité ; le statut professionnel ; le statut marital ; l'accès aux aides sociales ; le score de précarité EPICES. Résultats : 167 patients ont été analysés, dont une majorité de femmes (83 %). Les types de chirurgie les plus réalisées étaient la sleeve gastrectomy (50 %) et le by pass gastrique (48 %). L'IMC en post-opératoire était significativement réduit (32 ± 7 kg/m² vs 47 ± 8 kg/m² en pré opératoire, p<0,0001) ; avec une PEP médiane de 63 %. Les comorbidités étaient améliorées de façon significative pour l'HTA (31 % vs 42 %), le diabète de type 2 (16 % vs 32 %), la dyslipidémie (11 % vs 24 %) et les complications ostéoarticulaires (16 % vs 20 %). Sur le plan professionnel, peu de changement était mis en évidence avec une proportion de patients en activité passant de 56 % à 60 %. 18 % des patients inactifs ont retrouvé un emploi après chirurgie. Sur le plan familial, la majorité des patients étaient en couple avant chirurgie (76 %), mais cette proportion diminue à la faveur des séparations de façon significative après chirurgie (p=0,0008). Sur le plan social, il y avait une augmentation significative du nombre de patients couverts par la CMUc après chirurgie (11 % vs 7 %, p=0,0082). Selon le score EPICES, les patients n'étaient pas précaires (score médian à 15), sans différence significative après chirurgie. Conclusion : Notre étude est une des premières à montrer une augmentation des séparations un an après chirurgie. Par ailleurs, la situation professionnelle des patients restait stable, avec cependant un accès aux aides sociales favorisé par la prise en charge pluridisciplinaire. L'implication de l'entourage du patient semble donc indispensable lors du projet de chirurgie bariatrique du fait d'un véritable bouleversement du mode de vie en post-opératoire. Une étude à plus long terme serait intéressante afin de confirmer ces données.