Repérage et accompagnement des victimes de violences sexuelles : la place du psychiatre traitant. A propos d’une enquête auprès des psychiatres du Maine-et-Loire / Pauline Blouet ; sous la direction de Gilles Dubois De Prisque

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Dubois de Prisque, Gilles (19..-.... ; pédopsychiatre) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université d'Angers (1972-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Repérage et accompagnement des victimes de violences sexuelles : la place du psychiatre traitant : à propos d’une enquête auprès des psychiatres du Maine-et-Loire / Pauline Blouet ; sous la direction de Gilles Dubois de Prisque / , 2018

Résumé / Abstract : Introduction : les violences sexuelles ont des conséquences psychotraumatiques spécifiques et graves. Malgré leur fréquence, le poids des représentations sociales dominantes qui s’exercent sur les victimes entraine souvent une sous-estimation de leur prévalence, un isolement et un vécu de culpabilité. Les conduites dissociatives et la mémoire traumatique notamment peuvent déstabiliser les proches et les professionnels. Les prises en charge médico-sociale et juridique peuvent en être retardées, inadaptées, jusqu’à l’origine d’une sur-victimisation. Le psychiatre aura un rôle majeur dans leur accompagnement. Objectifs : établir un état des lieux des pratiques, des connaissances et du point de vue des psychiatres sur le thème du repérage, de l’accompagnement et de l’orientation de ces victimes. Identifier les difficultés spécifiques associées à ces pratiques. Méthodes : étude rétrospective quantitative, déclarative, par recueil en ligne, proposée à 192 psychiatres et internes en psychiatrie du Maine-et-Loire en décembre 2017. Résultats : nous avons obtenu 90 réponses interprétables (62 psychiatres, 28 internes). Le dépistage systématique des antécédents de violence sexuelle était pratiqué par 44% des psychiatres et internes. 70% déclaraient manquer de formation pour l’accompagnement de ces victimes et 41% ne s’estimaient pas être en mesure de les informer sur leurs droits et les étapes de la procédure judiciaire. Les jeunes psychiatres (moins de 10 ans d’exercice) et les hospitaliers ressentaient davantage ce manque de formation, mais pratiquaient plus fréquemment un repérage systématique et obtenaient un meilleur score aux questions relatives au cadre juridique de ces prises en charge. 70% des participants déclaraient orienter vers les associations d’aides aux victimes. Les psychiatres interrogés avaient nettement moins recours à l’orientation vers les réseaux associatifs lorsque l’épisode de violence était récent (moins d’un an). Conclusion : les pratiques des psychiatres divergent partiellement des recommandations. Des progrès sont encore à réaliser dans le dépistage des violences sexuelles et dans l’information des patients. Une formation adaptée à leur pratique et aux difficultés potentielles posées par ces situations complexes doit se poursuivre, pour permettre une meilleure connaissance du réseau et du cadre juridique de ces prises en charge, afin d’accompagner au mieux ces victimes.

Résumé / Abstract : Introduction : sexual abuses have serious and specific psycho-traumatic consequences. Despite their frequency, common social representations weight heavily on the victims and often lead to the under-estimation of their prevalence, an isolation and a sense of guilt for the victims. Dissociative disorders and traumatic memory particularly can destabilize relatives and professionals. Medico-social and legal care is often too slow and inadequate which adds up to the weight carried by victims. In this context, psychiatrists must play a key role to assist and support these victims. Objectives : assess psychiatrists’ practices, knowledge and point of view in the fields of screening, care and referral of sexual violence victims. Identify specific issues caused by these practices. Methods : retrospective, quantitative and declarative study carried out online, submitted to 192 psychiatrists and interns in psychiatry in Maine-et-Loire in December 2017 Results : we have obtained 90 interpretable responses (62 psychiatrists, 28 interns). Routine screening for antecedents of sexual violence was found to be practiced by 44% of psychiatrists and interns. 70% said they lacked training to support these victims and 41% felt that they were not able to inform them about their rights and the stages of the legal process. Young psychiatrists (less than 10 years of practice) and hospital workers felt more this lack of training, but more frequently used systematic screening and obtained a better score on questions related to the legal framework of these treatments. 70% of the participants stated that they were referring to victim support associations. Psychiatrists interviewed relied significantly less on these associations when the episode of violence was recent (less than one year). Conclusion : the practices of psychiatrists partially diverge from recommendations. Progress still needs to be made in sexual violence screening and in patients’ information. Trainings adapted to their practice and to potential difficulties they may face, must be encouraged to allow for a better knowledge of the network and of the legal framework of these care, in order to provide the most adequate help to these victims.