Wild women don't have the blues : genre, race et sexualité dans le rap féminin états-unien / Keivan Djavadzadeh ; sous la direction de Bertrand Guillarme

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Études sur le genre -- États-Unis -- États

Noires américaines

Rap

Guillarme, Bertrand (19..-.... ; philosophe) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Mattelart, Tristan (1965-.... ; auteur en science de l'information) (Président du jury de soutenance / praeses)

Matonti, Frédérique (1958-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Garcin-Marrou, Isabelle (1968-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Hammou, Karim (19..-.... ; sociologue) (Membre du jury / opponent)

Université de Paris VIII (1969-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Résumé / Abstract : De toutes les musiques populaires contemporaines, le rap, né dans le South Bronx à New York vers le milieu des années 1970, est probablement celle que l’on associe le plus communément à l’expression d’un discours masculin misogyne. Les rappeuses elles-mêmes décrivent fréquemment le rap comme un environnement masculin voire hostile aux femmes. Pourtant, depuis 1979, plusieurs générations de rappeuses ont fait le choix d’investir cet espace, écoulant des dizaines de millions de disques et participant de manière significative au développement de cette musique, sans être reconnues à la hauteur de leur contribution la plupart du temps. Cette thèse, inscrite au croisement de la science politique et des sciences de l’information et de la communication, s’intéresse à la façon dont des femmes noires des classes populaires négocient leur place dans une industrie dominée par les hommes. Grâce au rap, elles accèdent à une forme de visibilité sociale dans l’espace public qui leur permet de faire entendre un discours sur le genre, la race et la sexualité à rebours des représentations hégémoniques. La représentation étant un principe organisateur des relations sociales réelles, l’analyse du discours des rappeuses aide à mieux comprendre la façon dont se constituent et sont contestées les normes de genre, de race et de sexualité aux États-Unis. Le rap est aujourd’hui l’un des principaux lieux de (re)production de ces normes, et le terrain d’une guerre de position culturelle à propos des différentes idéologies de genre et de race. Dans le rap, des artistes femmes performent leur genre et leur race et construisent autrement leur identité, loin des modèles dominants de la féminité.

Résumé / Abstract : Of all popular music genres, rap – a music born in the South Bronx in New York in the mid-1970s – is the one most commonly linked to a masculine and misogynistic discourse. Even female rappers often describe the genre as a male-dominated and even hostile environment. Still, numerous female rappers have entered this space since 1979, selling millions of records and contributing to the development of this genre, even though they usually don’t get the recognition they deserve. At the crossroads of political science and media studies, this study focuses on how working-class, black women find success in a male-dominated industry and reach social visibility in the public sphere. In their lyrics, female rappers openly discuss gender, race and sexuality and dispute hegemonic representations. Because representation is an organizing principle of social relations, a study of female rappers’ discourse provides us with a better understanding of the way norms of gender, race and sexuality are constituted – and challenged – through rap music. Rap is now one of the main spaces where these norms are (re)produced. It is the battlefield of an ongoing "war of position" involving ideologies of gender and race. In this space, black women express gender and race through performance and negotiate their identity far from the traditional gender norms.