Date : 2017
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Neuroleptiques -- Effets secondaires
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Résumé / Abstract : Les personnes souffrant de maladie mentale sévère ont une espérance de vie diminuée par rapport à la population générale notamment en raison d'une surmortalité cardio-vasculaire secondaire à l'obésité, au diabète, à l'hypertension artérielle, aux dyslïpidémies et au syndrome mét abolique. Certains médicaments antipsychotiques et thymorégulateurs, bien qu'indispensables pour soigner ces maladies, favorisent ces troubles cardia-métaboliques. Certains programmes psychoéducatifs sur l'hygiène de vie permettent de limiter la prise de poids lors de l'introduction d'un nouveau traitement. Notre programme HYVIE, préventif précoce, proposé dans les deux mois après l'introduction d'un nouvel antipsychotique ou anti-épileptique thymorégulateur, bref. composé de trois séances d'une heure avec un infim1ier, centré sur l'alimentation et l'activité physique, intégrant des techniques comportementales, motivationnelles et une pédagogie adaptée aux troubles cognitifs, s'adresse à l'ensemble des patients concernés par ces traitements, quelle que soit leur pathologie et leur unité de soins. Un essai mono-centrique contrôlé randomisé en ouvert, actuellement en cours au centre hospitalier le Vinatier (Bron, France), cherche à comparer l'efficacité de ce programme pour limiter le prise de poids à 3 mois, à celle d'une intervention contrôle, également précoce et brève sur l'hygiène de vie, basée sur des méthodes exclusivement éducatives. Durant la première phase de l'étude, de septembre 2015 à février 2017, sur 41 patients indiqués pour participer au programme HYVIE, seulement 6 présentaient les critères d'inclusion et acceptaient de participer. Ces 6 sujets ont donc été randomisés et analysés, conduisant à des résultats préliminaires sans significativité statistique. Les tendances perçues sont une meilleure progression des connaissances avec le programme con trôle mais un meilleur contrôle pondéral et du tour de taille avec le programme test. La comparaison des caractéristiques socio-cl iniques des 6 sujets présentant les critères d'inclusion et ayant accepté l'intervention avec les 9 sujets présentant les critères d'inclusion mais ayant refusé de participer, ne retrouve pas de résultat statistiquement significatif. Cibler les suj ets concernés par l'amorce d'une prise de poids, adapter l'intensité de l'intervention aux besoins individuels, proposer un soutien soignant personnalisé, impliquer l'entourage, améliorer l'accessibilité et l'attractivité intrinsèque de l'intervention sont les principaux axes d'amélioration identifiés par les études concernant les freins au déploiement de ces interventions. Parallèlement, si notre sondage, diffusé par mail auprès des prescripteurs, n'assure pas un échantillon représentatif de la population médicale prescrivant des antipsychotiques, il nous renseigne néanmoins sur la réticence toute particulière de nombreux prescripteurs (62% des répondants, N=290) à informer certains de leurs patients de l'effet indésirable « prise de poids » par crainte de majorer l'inobservance thérapeutique. L'absence d'information, si elle apparaît comme une éventuelle stratégie à court terme, nous semble contre-productive à moyen et long terme et constitue un obstacle notable au développement des démarches préventives