Etude des mécanismes cérébraux d'apprentissage et de traitement des concepts mathématiques de haut niveau / Marie Amalric ; sous la direction de Stanislas Dehaene

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : anglais / English

Mathématiques -- Aspect cognitif

Neurosciences cognitives

Sémantique

Classification Dewey : 616.82

Dehaene, Stanislas (1965-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Cohen, Laurent (1960-.... ; neurologue ; auteur d'une thèse de psychologie et de médecine) (Président du jury de soutenance / praeses)

Spelke, Elizabeth S. (1949-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Fias, Wim (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Giardino, Valeria (1979-....) (Membre du jury / opponent)

Université Pierre et Marie Curie (Paris ; 1971-2017) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Neuroimagerie cognitive (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2006-....) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : Comment le cerveau humain parvient-il à conceptualiser des idées abstraites ? Quelle est en particulier l’origine de l’activité mathématique lorsqu'elle est associée à un haut niveau d’abstraction ? La question de savoir si la pensée mathématique peut exister sans langage intéresse depuis longtemps les philosophes, les mathématiciens et les enseignants. Elle commence aujourd’hui à être abordée par les neurosciences cognitives. Alors que les études précédentes se sont principalement focalisées sur l’arithmétique élémentaire, mon travail de thèse privilégie l’étude de la manipulation d’idées mathématiques plus avancées et des processus cérébraux impliqués dans leur apprentissage. Les travaux présentés dans cette thèse révèlent que : (1) la réflexion sur des concepts mathématiques de haut niveau appris depuis de nombreuses années n’implique pas les aires du langage ; (2) l’activité mathématique, quels qu’en soient la difficulté et le domaine, implique systématiquement des régions classiquement associées à la manipulation des nombres et de l’espace, y compris chez des personnes non-voyantes; (3) l’apprentissage non-verbal de règles géométriques repose sur un langage de la pensée indépendant du langage parlé naturel. Ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles questions en neurosciences. Par exemple, l’apprentissage de concepts mathématiques enseignés à l’école par le truchement des mots se passe-t-il également du langage ? Ou enfin, que signifie réellement "faire des mathématiques" pour le cerveau humain ?

Résumé / Abstract : How does the human brain conceptualize abstract ideas? In particular, what is the origin of mathematical activity, especially when it is associated with high-level of abstraction? Is mathematical thought independent of language? Cognitive science has now started to investigate this question that has been of great interest to philosophers, mathematicians and educators for a long time. While studies have so far focused on basic arithmetic processing, my PhD thesis aims at further investigating the cerebral processes involved in the manipulation and learning of more advanced mathematical ideas. I have shown that (1) advanced mathematical reflection on concepts mastered for many years does not recruit the brain circuits for language; (2) mathematical activity systematically involves number- and space-related brain regions, regardless of mathematical domain, problem difficulty, and participants' visual experience; (3) non-verbal acquisition of geometrical rules relies on a language of thought that is independent of natural spoken language. Finally, altogether these results raise new questions and pave the way to further investigations in neuroscience: - is the human ability for language also irrelevant to advanced mathematical acquisition in schools where knowledge is taught verbally? - What is the operational definition of the fields of “mathematics” and “language” at the brain level?