Accès à l’entretien psychosocial des femmes majeures dans le centre d’orthogénie du CHU de Dijon : identification des freins par auto-questionnaires proposés aux patientes majeures et focus group réalisés auprès de l’équipe d’orthogénie du CHU de Dijon / Pierre Thibout ; sous la direction de Catherine Tisserand

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Hôpitaux -- Services d'avortement

Entretien psychologique -- Dissertation universitaire

Tisserand, Catherine (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université de Bourgogne (1970-2024) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Accès à l’entretien psychosocial des femmes majeures dans le centre d’orthogénie du CHU de Dijon : identification des freins par auto-questionnaires proposés aux patientes majeures et focus group réalisés auprès de l’équipe d’orthogénie du CHU de Dijon / Pierre Thibout ; sous la direction de Catherine Tisserand / Dijon : Université de Bourgogne , 2017

Résumé / Abstract : La loi n°2016-41 du 26 janvier 2016 prévoit de nouvelles mesures pour faciliter la mise en œuvre de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). L’entretien psychosocial (EPS) est maintenu malgré la suppression du délai de réflexion de 7 jours. La chute du nombre d’EPS dans le Centre d’orthogénie du CHU de Dijon observée avant la promulgation de cette loi a motivé ce travail. Pourquoi les femmes majeures ne vont-elles pas à cet entretien ? Le projet de recherche s’intéresse à la fois aux patientes majeures voulant avorter dans le Centre d’orthogénie du CHU de Dijon et aussi à l’équipe d’orthogénie. L’hypothèse est qu’il existe des facteurs limitant l’accès à l’EPS pour les femmes majeures dans le Centre d’orthogénie du CHU de Dijon. Il peut s’agir de facteurs intrinsèques propres à la patiente ou de facteurs extrinsèques propres à l’organisation du service d’orthogénie. Une fois les facteurs limitant identifiés, l’accès à l’EPS au sein du Centre d’orthogénie pourra être amélioré. Les facteurs suspectés sont : le type de méthode d’IVG, la situation professionnelle et conjugale, le nombre d’IVG et de grossesses antérieures, la connaissance de l’existence de l’EPS, le professionnel attendu lors de l’EPS et qui le propose, les craintes et attentes vis à vis de l’EPS, la certitude de la décision, la décision prise seule, l’accord du partenaire et l’existence de questions sur la prise en charge financière et sociale de l’IVG. La première partie est une enquête prospective réalisée par auto-questionnaire anonyme proposé aux patientes majeures voulant avorter. L’objectif principal est de savoir si les facteurs suspectés limitent l’accès à l’EPS. L’analyse univariée par le test exact de Fisher a révélé que les femmes qui n’attendent rien de l’EPS (p=0,0000492) ou qui sont certaines de leur décision quant au devenir de la grossesse (p=0,022) iront moins à l’EPS. Le type de méthode n’influence pas l’accès à l’EPS mais les femmes qui ont avorté par méthode chirurgicale sont moins bien informées de son existence (p=0,073). Quatorze pour-cent et 31,71% des femmes qui ont avorté respectivement par méthode médicamenteuse ou chirurgicale n’ont pas été informé de l’existence de l’EPS. Les autres facteurs suspectés n’influencent pas l’accès à l’EPS. Le médecin généraliste a proposé l’EPS à 40,39% des femmes interrogées et est la principale source d’information fiable sur l’IVG. La deuxième partie s’articule autour de deux focus group réalisés respectivement auprès des équipes médicale et paramédicale du Centre d’orthogénie du CHU de Dijon. L’EPS n’est pas proposé systématiquement par les médecins et un manque de coordination entre les différents intervenants en limite son accès. Les professionnels s’accordent à dire qu’il faudrait présenter cet entretien d’avantage comme un temps de parole afin de favoriser son accès aux femmes majeures. Sa réalisation après l’IVG serait à encourager. Une meilleure identification des femmes à risque de développer des troubles émotionnels voire psychiatriques après l’IVG est nécessaire. Au total : l’EPS doit être proposé systématiquement par le médecin lors de la première consultation réalisée au Centre d’orthogénie et doit être mieux présenté aux femmes majeures. La création d’un flyer expliquant l’entretien paraît être une solution. Une meilleure identification des femmes à risque de développer des troubles psychologiques après l’IVG est nécessaire. L’amélioration de la coordination entre les différents professionnels du centre ainsi qu’avec le médecin traitant permettrait une meilleure prise en charge globale et notamment psycho-sociale.