ONG : Organisations néo-gouvernementales : analyse des stratégies étatiques de contrôle des ONG humanitaires en zone de conflit : (1989-2005) / Clara Egger ; sous la direction de Yves Schemeil

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Organisations non gouvernementales -- 1970-....

Aide humanitaire -- 1970-....

Relations internationales -- 1970-....

Classification Dewey : 320

Schemeil, Yves (1947-.... ; auteur en science politique) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Saurugger, Sabine (1972-.... ; politiste) (Président du jury de soutenance / praeses)

Hug, Simon (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Reinalda, Bob (1947-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Allès, Delphine (1984-.... ; politiste) (Membre du jury / opponent)

Bélanger, Louis (1963-....) (Membre du jury / opponent)

Dijkzeul, Dennis (Membre du jury / opponent)

Communauté d'universités et d'établissements Université Grenoble Alpes (2015-2019) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : Cette thèse porte sur le contrôle que les Etats exercent sur les ONG humanitaires. Ces dernièresconservent parfois une grande marge de manoeuvre dans la mise en oeuvre de leur mandat, alorsque, dans d'autres circonstances, elles agissent en sous-contractants de la politique étrangère deleur État d'origine. Nous cherchons à identifier les facteurs qui mènent les ONG plutôt dans unedirection que dans l’autre, ainsi que la modalité de contrôle exercée par les États – coordinationou blanchiment - La thèse explique pourquoi, au sortir de la guerre froide, les Etats ont accru leurengagement dans l’action humanitaire, de façon unilatérale d’abord et multilatérale ensuite.Sur la base de l’étude du cas de la politique humanitaire internationale entre 1989 et 2005,l’analyse révèle un processus causal constitué de cinq séquences, qui explique comment les Etatsont recours à un agent quand leurs stratégies unilatérales sont infructueuses.Nos résultats attestent du caractère stratégique du financement de l’action humanitaire pour lesEtats, conditionné par les préférences géographiques et politiques de ces derniers. Financerl’action humanitaire permet de soutenir les anciennes colonies, d’appuyer la lutte contre leterrorisme et les interventions militaires des pays donateurs. Les financements étatiquesbénéficient aux ONG les plus dépendantes de leurs Etats d’origine. Les organisations nongouvernementalesdeviennent des organisations néo-gouvernementales. Celles-ci connaissent un rejetplus fort de leur présence en zone de conflit par rapport aux ONG qui refusent de recourir auxfonds publics. Face à l’échec de leurs stratégies de contrôle unilatéral, les Etats interventionnisteseuropéens délèguent la gestion de la politique humanitaire à un agent, ECHO, dont le mandat estde rendre moins visible la tutelle étatique les ONG.Cette situation engendre des problèmesd’agences multiples : l’agent dérape en raison de sa forte perméabilité à ses sous-contractants. Enréaction, les Etats renforcent les dispositifs de contrôle sur leur agent. Au final, la politiquehumanitaire se construit sur un équilibre fragile dans lequel chaque État tend naturellement à lacontrôler tout en sachant qu'un contrôle trop visible priverait cette politique de l'efficacité qui luiest propre, et qui tient, précisément à sa neutralité.

Résumé / Abstract : This thesis examines how States control their humanitarian NGOs. NGOs may sometimes enjoya great room of manoeuver in the implementation of their mandate, whereas, in othercircumstances, they act as sub-contractors of their home States’ foreign policies. This researchaims to identify the factors leading them to opt for one or the other course of action, as well as themodalities of States’ control (coordination or laundering). We explain why, at the end of the ColdWar, States have increased their commitments in humanitarian action, firstly bilaterally and then,multilaterally. Drawing upon the analysis of the international humanitarian policy between 1989and 2005, we reveal a 5-phases causal process which explain why States delegate competencies toan international agent when faced with the failures of their unilateral strategies. The results showthat States fund humanitarian aid in a strategic way, aligned with their geographic and politicalpreferences. Humanitarianism enables them to support their former colonies, to contribute toanti-terrorism policies, and to back military interventions. States’ funding mostly benefit to NGOthat depend on their home States. NGO thus become neo-governmental organizations. Theseagencies experience a greater rate of rejection of their action in conflict zones that NGOs thatrefuse to rely on public funding. Faced with the failure of their unilateral control strategies,European interventionist States delegate the management of the humanitarian policy to an agent,ECHO, who mandate is to make the State control of NGOs less visible. This situation raisesmultiple-agency problems: the agent slips because of its strong permeability to its sub-contractors.The principal react by reinforcing the control of its agent. At the end of the day, the humanitarianpolicy builds on a fragile equilibrium in which each State strives to control is while knowing thata too visible control decrease the efficacy of such policy, which precisely lies on its neutrality.