Impact psychologique du suivi post-professionnel après une exposition à l’amiante : retentissement de la reconnaissance d’une maladie professionnelle / Domitille Riblier-Dehen ; sous la direction de Isabelle Thaon

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Amiante

Maladies professionnelles

Indemnisation

Thaon, Isabelle (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université de Lorraine (2012-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Résumé / Abstract : INTRODUCTION : Le pouvoir pathogène de l’amiante a conduit la France à limiter son utilisation à partir de 1977 puis à l’interdire en 1997. Cependant, en raison du temps de latence entre l’exposition et la survenue des pathologies, l’amiante reste encore à ce jour un problème de santé publique, et il est recommandé de proposer un suivi post-professionnel à tous les individus concernés. Cependant, les bénéfices de cette surveillance nécessitent d’être évalués. C’est dans ce contexte qu’une large étude sur le suivi post-professionnel amiante (SPP-A) a vu le jour, incluant un volet spécifique concernant l’impact psychologique. MÉTHODES : Les sujets ont été sollicités pour répondre à des auto-questionnaires incluant un questionnaire d’évaluation psychologique avant le bilan (T1), puis 6 mois après la réalisation d’un scanner thoracique (T2), et enfin 18 à 24 mois après le scanner (T3). Les informations recueillies auprès de 622 sujets ont été comparés en fonction des renseignements fournis concernant le résultat du scanner et la reconnaissance d’une maladie professionnelle. RÉSULTATS : La reconnaissance d’une maladie professionnelle était associée à une augmentation de la détresse psychologique 18 à 24 mois après la réalisation du scanner. L’altération de l’état psychologique entre T1 et T3 est plus importante chez les sujets déclarant avoir eu une maladie professionnelle reconnue par la CPAM. La découverte d’une pathologie en lien avec l’amiante lors du bilan SPP-A était associée à une perception moins bonne de l’état de santé général et à une augmentation de la détresse psychologique. L’état psychologique après le bilan était également corrélé à l’intensité de l’exposition à l’amiante et à la perception de l’état de santé général. CONCLUSION : La reconnaissance d’une maladie professionnelle ne semble pas compenser l’impact psychologique négatif lié à la découverte d’une pathologie lors du suivi postprofessionnel des sujets exposés à l’amiante. Les éléments augmentant le risque de détresse psychologique devraient être pris en compte dans l’accompagnement des patients.