L'intelligibilité du psychotraumatisme : la pertinence de l'approche phénoménologique / Frédéric Jover ; sous la direction de Jean-François Lavigne

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Traumatisme psychique

Phénoménologie

Corps (philosophie)

Intersubjectivité

Lavigne, Jean-François (1959-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Gens, Jean-Claude (1953-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Cabestan, Philippe (1958-.... ; philosophe) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Pringuey, Dominique (1947-....) (Membre du jury / opponent)

Talon-Hugon, Carole (1959-....) (Membre du jury / opponent)

Université Côte d'Azur (2015-2019) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Centre de recherche en histoire des idées (Nice) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Université de Nice (1965-2019) (Autre partenaire associé à la thèse / thesis associated third party)

Résumé / Abstract : La phénoménologie se consacre à l’apparaître de ce qui n’apparaît pas, enjeu de son application à la psychopathologie, préalable de toute thérapie, dans la perspective du Comprendre de ses précurseurs. La psychotraumatologie, domaine de la présente recherche, ne peut se contenter des explications et des représentations a priori, et pose la question de la rencontre, en raison de l’identité de situation de la possibilité victimaire. Cette rencontre ne peut se saisir, sans perdre de vue sa dimension d’énigme, qui est la garantie de son renouvellement nécessaire à la relation thérapeutique. Cette énigme, l’autre y participe, avec ce qu’il vit, sa chair, son style, son langage, et ne saurait être substituée par une dynamique de la pulsion, une recognition pure d’un corps-machine à information, un assemblage d’objets tout faits, avant d’en replacer la signification dans le courant de l’existence. Les victimes présentent en commun, cette paralysie de la vie, cette sècheresse des terres arides où se produit un commerce exclusif avec soi-même ; ce travail en évoque les parcours, dans la clinique quotidienne et ses rapports à la créativité. C’est là, la pertinence de la phénoménologie qui est philosophie, pour promouvoir le retour à l’être plus qu’au sujet, et se détacher des pensées dualistes, en peine dans leurs prolongements théoriques et pédagogiques. La victime, par le possible surgissement de sa chair, de son altérité, de son récit, au sens de Merleau-Ponty, Levinas et Ricoeur, recèle une phénoménalité en attente, contre les apparences, loin de toute complétude d’explications qui n’en sont pas.

Résumé / Abstract : Phenomenology studies the process of appearing of what does not appear, stake in applying to psychopathology, precondition to any therapy, according to the methods of understanding, elaborated by the figures of phenomenological thinking. Psychotraumatology, here the proper field of research, cannot manage only with a priorical representations and explanations, and must settle the issue of encounter, because falling as a victim remains everybody’s identical possibility, and refers to everyone’s situation in front of this possibility. This encounter cannot be apprehended as a mere matter of fact, without loosing sight of its essentially enigmatical dimension, in order to renew and forward the relation with the therapist. Part of this enigma are the other living experiences, flesh, style, linguistic expressions, and creativity, and they could be replaced neither by pulsionary dynamics, nor by a cognitive theorization based on the conception of body as a mere information-machine : i.e., by a system of ready-made objects and objective events – instead of setting back their meaning within the stream of the person’s lived-through existence. There is the point of appealing to phenomenology : to come back to being rather than to subjectivity ; and so, to leave aside all the dualistic schemes of thought, that cannot manage properly on theoretical and pedagogical ground. The suffering person, through the eventual coming forth of its flesh, of its alterity, and of its told story – as these concepts occur in the context of Merleau-Ponty’s, Levinas’ and Ricoeur’s phenomenological analyses – is full of a phenomenality, waiting for its manifestation, against every expectation, and very far from being sufficiently clarified by the so-called causal « explanations ».