"Les cris" d'Artaud : construction de cas analytique / Carde Florence ; sous la direction de Lapeyre Michel

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Artaud -- Antonin -- 1896-1948

Création (esthétique) -- Psychanalyse

Psychoses

Paranoïa

Lapeyre, Michel (1946-2009) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Toulouse - Jean Jaurès (1970-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Résumé / Abstract : "Antonin Artaud, écrivain, scénariste, acteur, poète, rebelle est un être d'exception. En vint-trois années d'écriture, il a produit une oeuvre de vingt-six tomes. Un travail titanesque, qui pour lui était une nécessité vitale : lettres, textes, manifestes, pièces de théâtre, scenarii, poésie, dessin. Toutes formes d'écriture qui pouvaient se prêter à la rage acharnée, avec laquelle il cherchait à saisir un peu de son être. cet homme était psychotique. Bricoleur de lettres, paracheveur de la langue, insolent provocateur, il n'en a pas fini d'opposer aux "analphabètes" que nous sommes tous à cet égard, son inquiétante lucidité. Freud en élaborant sa théorie de l'inconscient, remarque que ce dernier se laisse dire dans le langage, par ce qu'il appelle des formations de l'inconscient. Il n'a pas à sa disposition la science linguistique que Lacan utilise pour construire la théorie du signifiant. Cette dernière met en relief une dialectique entre langage et inconscient : le signifiant détermine et représente le sujet. Nous verrons ce que cela implique dans le rapport que le sujet entretient avec le langage et sur quelle guise cela se passe pour Artaud. À partir du cas clinique de Schreber, Freud élabore une théorie de la paranoïa selon laquelle une pulsion homosexuelle refoulée, liée à une relation objectale au père, est à l'origine du délire. Cependant, il but sur le mécanisme de la projection qui inaugure le délire de persécution. À la suite de Freud, Lacan nomme forclusion du Nom-du-Père le mécanisme de projection que déclenche le délire. La féminisation de Schreber, qu'il nomme le "pousse-à-la-femme", devient alors un phénomène de structure, propre à la psychose, lié à la forclusion du signifiant paternel. Le délire est énoncé par Freud comme tentative de guérison. Lacan l'aborde par le langage et le pose comme principe de stabilisation pour le psychotique qui n'accède pas à l'ordre symbolique. La métaphore délirante tente de pallier l'absence de la métaphore paternelle qui ne permet pas au sujet de répondre au "qui suis-je?". Ce qui relèvre de la structure du sujet est articulé autours de la fonction phallique. Cela a des conséquences sur la possibilité ou pas du choix du sexe, le forçage par le pousse-à-la-femme ne le permet pas dans la psychose. Le sujet comme effet de la structure inscrit donc le langage dans ce qu'il est. C'est ce que nous tenterons de repérer dans l'écriture d'Artaud" (R.A.)