Date : 2016
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Prisonniers -- Usage des médicaments
Recommandations sur le bon usage des médicaments
Résumé / Abstract : Les benzodiazépines (BZD) ne respectent pas suffisamment les recommandations préconisées par la HAS et l’ANSM en ville. Il en est de même si ce n’est plus en milieu carcéral, où les patients sont souvent traités pour anxiété ou insomnie, liées à l’ambiance anxiogène de la détention. Une évaluation des pratiques professionnelles (EPP) a été réalisée aux prisons de Toul et Ecrouves de mars à mai 2015 dans le but d’évaluer le bon usage des BZD en vue d’une amélioration des pratiques de leurs prescriptions, souvent non conformes aux recommandations. Cette étude a pour objectifs l’évaluation de la pertinence des prescriptions et de leur conformité aux RCP et aux recommandations de la HAS, de l’ANSM et du Vidal, par analyse rétrospective de 150 dossiers patients. Réalisation d’une enquête auprès de 30 patients soumis en entretien individuel pour évaluer un mésusage et un trafic des BZD. Les prescriptions sont non pertinentes pour 41% d’entre elles. Tout critère d’évaluation compris, 98% des prescriptions sont non conformes. Le principal écart relevé est le nonrespect des durées de prescription dans 84.6% des cas, amenant à un risque d’effets indésirables et de dépendance. Les associations de psychotropes accentuent ces effets et potentialisent les manifestations de dépendance, mais se trouvent justifiées par la particularité du milieu (stress carcéral) et du profil patient (psychiatriques et toxicomanes). Les durées de prescriptions s’expliquent aussi par ces deux notions mais principalement par un délai important entre deux consultations médicales (organisation sanitaire). Les entretiens patients mettent en évidence une dépendance, un mésusage (snif, shoot, surdoses) et un trafic au sein des centres de détention (tabac). Un guide de bon usage a été réalisé pour et avec les prescripteurs afin de se rapprocher au mieux des recommandations. Un groupe de travail pluriprofessionnel a été créé pour sa réalisation : psychiatres, généralistes, pharmaciens, IDE. Les principales recommandations sont les suivantes : envisager un protocole de sevrage pour un patient non dépendant, non psychiatrique et volontaire pour arrêter le traitement. Privilégier un protocole de réduction des risques pour les patients toxicomanes et ceux aux antécédents psychiatriques. La notion d’alternatives non médicamenteuses a été évoquée en 1ère intention, notamment par mesures hygiénodiététiques et psychologie. Des alternatives médicamenteuses ont été proposées en 2ième intention, notamment pour des patients au profil addictif (buspirone, hydroxyzine, alimémazine).