L'«Arabe» dans le théâtre français, du début de la colonisation de l'Algérie aux grandes expositions coloniales (1830-1931) : de représentations en discours / Amélie Gregorio ; sous la direction de Olivier Bara et de Sarga Moussa

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Théâtre (genre littéraire) français -- Thèmes, motifs

Théâtre (genre littéraire) français -- Influence arabe

Colonies -- Dans la littérature

Moyen-Orient -- Dans la littérature

Bara, Olivier (1967-.... ; professeur de littérature française) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Moussa, Sarga (1960-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Moindrot, Isabelle (Président du jury de soutenance / praeses)

Laurent, Franck (1962-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Denizot, Marion (1974-....) (Membre du jury / opponent)

Yon, Jean-Claude (1966-....) (Membre du jury / opponent)

Université de Lyon (2015-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Université Lumière (Lyon ; 1969-....) (Autre partenaire associé à la thèse / thesis associated third party)

Relation : "L'Arabe" colonisé dans le théâtre français : de la conquête de l'Algérie aux grandes expositions coloniales (1830-1931) / Amélie Gregório / Lyon : Presses universitaires de Lyon , DL 2020

Résumé / Abstract : Dès 1830, le théâtre s’empare du thème de la conquête de l’Algérie puis il accompagne l’expansion coloniale en Afrique du Nord, événements majeurs qui ont marqué la vie politique française du XIXe et du début du XXe siècle. Véritable phénomène social et culturel de masse, il a fortement contribué à imposer l’esprit colonial et l’idée d’empire dans les mentalités. Mais dans quelle mesure exacte a-t-il été un acteur culturel de cette politique d’expansion et de domination ? Avec quelle fréquence, quelles inflexions ? Quelles représentations de l’« Arabe » a-t-il véhiculé, et comment les a-t-il transformées en discours idéologiques, reçus en direct par un public donné ? A-t-il été aussi le lieu d’une prise de distance, voire d’une contestation de la colonisation ? Au théâtre, l’altérité est mise en mots, mais aussi et surtout portée sur scène, par le corps et la voix du comédien, presque toujours français et blanc. L’autre, « indigène », celui qui interpelle, inquiète ou fascine, acquiert une visibilité accrue, le temps de la représentation. L’altérité est réduite par certains auteurs à des stéréotypes que d’autres mettent au contraire en question. L’image de l’Arabe, mais aussi du Kabyle, du Touareg et du métissé, a suivi les courants idéologiques qui ont sous-tendu les grandes étapes de l’expansion coloniale, jusqu’aux prémices des mouvements de décolonisation. Sur le plan esthétique, la représentation de l’« Arabe » est-elle l’occasion d’un renouvellement en matière de jeu, de langage, de décor et de costume ? La recherche de l’« exotisme » dans les formes spectaculaires laisse-t-elle parfois place au souci de rencontre et (re)connaissance de l’autre ? La portée à la fois littéraire, culturelle, sociale et historique du sujet nécessite de mobiliser et croiser des approches esthétique, dramaturgique, sociocritique et postcoloniale.

Résumé / Abstract : Since 1830, drama has taken over the Algerian conquest theme then backed the colonial expansion in North Africa, two major events which marked French political life from the 19th century to the early 20th century. As a real social and cultural overall phenomenon, it has strongly contributed to impose the colonial spirit and the empire idea into people's minds. But to what extent exactly has it played a cultural role in this expansion and domination policy? At what frequency and with which inflexions? Which representations of the "Arab" has drama conveyed, and how has it transformed them into an ideological discourse, through a live performance received by a given audience? Has it also been a place of distancing, even contesting colonization? Otherness is put into words with drama, but it is also and mostly brought onto the scene through the body and the voice of the actor, almost always French and white. The other "native", the one who puts question, worries or fascinates, gains an enhanced visibility, for the time of the performance. Otherness is reduced to stereotypes by some authors while others call them into question. The image of the Arab – but also of the Kabylian, the Tuareg, and the mixed-race – has followed the ideological currents that have underlain the great steps of the colonial expansion, until the beginnings of the decolonization movement. On the aesthetic level, is the representation of the "Arab" the opportunity of a renewal in terms of performance, language, setting, and costumes? Does seeking "exoticism" in spectacular forms give sometimes way to concern about meeting and knowing, or acknowledging, the other? The literary, cultural, social and historical significance of the subject requires to mobilize and cross aesthetic, dramaturgic, sociocritical and post colonial approaches.