Date : 2016
Editeur / Publisher : [Lieu de publication inconnu] : [éditeur inconnu] , 2016
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Séquelles de l'échec chirurgical rachidien -- Dissertation universitaire
Résumé / Abstract : La lomboradiculalgie est une pathologie très fréquente, notamment chez des personnes en âge de travailler. D'autre part, la cause la plus fréquente de ces douleurs est la hernie discale. Ainsi, elles sont responsables d'un coût majeur dans la société actuelle. Malgré les multiples traitements disponibles (médicaux et chirurgicaux), certains patients restent en échec thérapeutique et sont dans l'incapacité de reprendre leurs activités, notamment professionnelles. Selon la littérature, les facteurs psychosociaux, dont la kinésiophobie, se sont révélés être plus prédictifs que les facteurs cliniques dans l'évolution des douleurs. Par ailleurs, la kinésiophobie se développerait très précocement. Le but de cette étude est premièrement de développer une grille d'entretien en vue d'interviews semi-dirigées. Celle-ci nous a ensuite permis d'étudier les ressorts psychologiques à l'origine de la kinésiophobie et les freins à la reprise du travail, spécifiquement chez les patients en échec thérapeutique précoce après chirurgie de hernie discale. Une analyse de contenu d'entretiens semi-dirigés a été réalisée auprès de 15 patients opérés de hernie discale et n'ayant pas repris leur travail, 3-4 mois après la chirurgie. Une étude quantitative bicentrique sur 120 patients opérés a également été effectuée pour évaluer la représentativité de notre population par rapport à celle généralement décrite dans la littérature. Le travail est la première cause avancée par les patients comme étant à l'origine de leur hernie discale. Les patients présentent des difficultés à se projeter dans leur reprise professionnelle, en invoquant, premièrement leur gêne pour évaluer leurs capacités, deuxièmement l'inquiétude face au rythme à tenir au travail, troisièmement le manque de volonté à reprendre leur travail et enfin leurs attentes peu ambitieuses. Les patients accordaient une place centrale à leur dos et attribuaient une part de responsabilité importante aux « mauvaises positions » sur l'apparition de leur hernie discale. D'autre part, les possibles conséquences handicapantes des hernies sont présentes dans leur esprit dès l'annonce du diagnostic. Enfin, des soucis psychologiques et évènements de vie marquants étaient également abordés par les patients dans la genèse de leur hernie discale. Dans cette étude, la durée de l'arrêt de travail avant la chirurgie est le seul facteur à s'être révélé significatif sur la reprise professionnelle. Il parait fondamental que le personnel soignant améliore sa communication gestuelle et verbale afin de poursuivre la prise en charge de ces patients en modulant leur concentration, en encourageant leur motivation, ambition et confiance en eux, en combattant les idées reçues sur le mouvement et les hernies discales, et enfin en dépistant leurs éventuels tourments psychologiques. Pour cela, une prise en charge pluridisciplinaire est indispensable et une collaboration plus étroite avec le milieu du travail semble nécessaire. Des études supplémentaires quantitatives seraient nécessaires pour valider les facteurs révélés dans cette analyse