Date : 2016
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
État de stress post-traumatique
Résumé / Abstract : L'état de syndrome de stress post-traumatique (ESPT) est un trouble de l'adaptation se produisant suite à l'exposition à un événement traumatisant et se manifestant par des troubles psychiques mais également par des plaintes fonctionnelles, notamment douloureuses chroniques. Toutefois peu de travaux ont porté sur l'étude des céphalées au décours d'un ESPT. Nous avons donc souhaité étudier comme objectif principal l'incidence et l'impact des céphalées dans une population souffrant d'un ESPT. Nos objectifs secondaires furent la description des types de céphalées présentées, l'influence des caractéristiques de l'ESPT, de son traitement ainsi que du profil d'humeur associé à l'ESPT sur les céphalées. Il s'agit d'une étude observationnelle prospective réalisée entre janvier 2013 et décembre 2015 et effectuée auprès de 101 patients ayant consulté au sein du service de psychiatrie de l'HIA Desgenettes. L'incidence des céphalées et leurs différents types ont été étudiés au travers d'un auto-questionnaire ; leur impact dans la vie quotidienne a été étudié en fonction de 2 questionnaires (le MIDAS et HIT-6). L'importance du retentissement de l'ESPT a été évalué au travers des scores de l'échelle PCLS ; un questionnaire POMS étudiant les différents profils d'humeur des patients a été associé. L'incidence des céphalées dans notre population était de 54,5% (dont 69% de céphalées post-ESPT). Il existait un impact majeur des céphalées sur la vie socio-professionnelle pour 56,4% des patients ; seuls 14,5% ne décrivaient pas ou peu de gêne consécutive à leur céphalée. Une concordance positive significative entre la sévérité des symptômes psychiques de l'ESPT et la sévérité des céphalées fut retrouvée, entre le score de la PCLS et du HIT-6, sur la corrélation de Spearmann, (r=0,35 ; p=0,009). Une majorité de céphalées de tension fut décrite (45,5%), suivies de migraines (23,6%). Le profil d'humeur étudié grâce au POMS montra un score moyen plus élevé chez les céphalalgiques (p=0,039), avec une différence significative sur les moyennes des sous-scores du profil de la dépression et de la colère (p=0,01 et 0,047 respectivement). Il apparaît que les patients souffrant d'ESPT peuvent se plaindre de céphalées, surtout de tension. Novateur, ce travail mériterait d'ouvrir la voie à des recherches plus poussées sur le sujet, puisque la revue de la littérature retrouve surtout des études portant sur l'incidence de l'ESPT au sein de populations céphalalgiques. Cela permettrait de justifier une prise en charge multidisciplinaire de l'ESPT ainsi que la recherche systématique des céphalées comme comorbidité de l'ESPT ou comme indicateur potentiel de sa sévérité