Date : 2016
Editeur / Publisher : [Lieu de publication inconnu] : [éditeur inconnu] , 2016
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Résumé / Abstract : Évaluer l'effet de différentes interventions éducationnelles pour la prise en charge de l'obésité chez des patients atteints de troubles psychiatriques, sur le poids et l'Indice de Masse Corporelle (IMC) à 1, 3 et 6 mois. Identifier les facteurs associés à une perte d'au moins 5% du poids initial à 3 et 6 mois. Étude de cohorte rétrospective monocentrique portant sur des patients atteints de troubles psychiatriques pris en charge pour un surpoids ou une obésité entre avril 2013 et avril 2016 au centre hospitalier Le Vinatier. Nous avons inclus dans notre étude tous les patients répondant aux critères d'inclusion suivants : âgés de 18 à 65 ans, atteints de troubles psychiatriques selon la Classification Internationale des Maladies 10ème révision (CIM10) , sous médicaments psychotropes dont au moins un neuroleptique, un thymorégulateur ou un antidépresseur, présentant au moins un surpoids (IMC = 25kg/m²), adressé par un médecin à leur demande ou après leur accord. Soixante-sept dossiers de patients inclus dont 17 appartenaient au groupe ETP et 50 au groupe Autres interventions. La perte relative médiane du poids à 1, 3 et 6 mois était respectivement de 2,6%, 5,1% puis 6,1% pour le groupe ETP contre 1,3%, 2% puis 2,3% pour le groupe Autres interventions. On notait initialement une diminution de l'IMC médian dans le groupe ETP passant de 39,5kg/m² à 36,4kg/m² à 1 mois, suivi d'une stagnation jusqu'à 6 mois. Pour le groupe Autres interventions, on notait une stagnation de l'IMC médian autour de 34kg/m² sur toute cette période. À 3 mois, sur les 56 patients dont les données étaient disponibles, 15 patients ont perdu au moins 5% de leur poids initial contre 41 qui n'ont pas atteint cet objectif. Parmi les 15 patients qui ont atteint cet objectif 53% bénéficiaient du programme d'ETP. Parmi les 41 patients qui n'ont pas atteint cet objectif 17% bénéficiaient de cette même prise en charge. Il y avait une association importante et significative entre le programme d'ETP et la perte d'au moins 5% du poids initial (OR=10,6 ; C95% = [1,68-98,9]) (p=0,02). Parmi ces 15 mêmes patients 67% prenaient un médicament psychotrope à effet moyen ou fort sur la prise de poids. Parmi les 41 autres patients 90% prenaient un médicament psychotrope au même effet sur le poids. Il y avait une association significative entre la perte d'au moins 5% du poids initial à 3 mois et les médicaments psychotropes ayant un effet moyen ou fort sur la prise de poids (OR=0,08 ; IC95% = [0,01-0,57]) (p=0,02). À 6 mois, sur les 53 patients dont les données étaient disponibles, 21 patients ont perdu au moins 5% de leur poids initial contre 32 qui n'ont pas atteint cet objectif. Parmi les 21 patients qui ont atteint cet objectif 48% bénéficiaient du programme d'ETP. Parmi les 32 patients qui n'ont pas atteint cet objectif 13% bénéficiaient de cette même prise en charge. Il existait une association importante et significative entre le programme d'ETP et la perte d'au moins 5% du poids initial à 6 mois (OR=5,48 ; IC = [1,08-34,8]) (p=0,05). On ne retrouvait pas d'association entre les autres interventions éducationnelles et la perte d'au moins 5% du poids initial à 3 et 6 mois (OR=1). Cette étude nous a permis d'observer une diminution du poids et de l'IMC qui semble plus importante avec le programme d'ETP. Elle nous a également permis de montrer l'existence d'une association forte entre la perte d'au moins 5% du poids initial et le programme d'ETP à 3 et 6 mois ainsi qu'avec les médicaments psychotropes ayant un effet moyen ou fort sur la prise de poids. Ces résultats bien qu'étant prometteurs doivent être interprétés avec prudence. Des études ultérieures de plus grande puissance et de plus haut niveau de preuve sur un temps plus long sont nécessaires pour mettre en évidence un lien de causalité entre le programme d'ETP et une perte de poids cliniquement significative à court et surtout à long terme