Lacan avec Platon : le Socrate de Lacan / Juan Pablo Lucchelli ; sous la direction de Luc Brisson

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Platon -- 0427?-0348? av. J.-C. -- Psychanalyse

Lacan -- Jacques -- 1901-1981 -- Critique et interprétation

Platon (0427?-0348? av. J.-C.) -- Le banquet -- Critique et interprétation

Classification Dewey : 150.195 01

Brisson, Luc (1946-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Laufer, Laurie (1964-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Cottet, Serge (1942?-2017) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Ottavi, Laurent (19..-.... ; psychanalyse) (Membre du jury / opponent)

Jaulin, Annick (19..-....) (Membre du jury / opponent)

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (1971-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Philosophie (Paris) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Groupe de recherches Antiquité, moyen-âge, transmission arabe (Paris ; 20..-....) (Equipe de recherche associée à la thèse / thesis associated research team)

Centre Jean Pépin (Villejuif, Val-de-Marne) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : Lacan fait de Socrate l’antécédent historique du psychanalyste. Dans son séminaire sur le transfert, il prend appui sur le Banquet de Platon pour démontrer comment Socrate opère une manœuvre digne d’un analyste : quand Alcibiade lui déclare son amour, il le renvoie à Agathon. On peut ainsi dire que l’«interprétation» de Socrate lui dévoile le véritable objet de son désir, en lui prouvant aussi qu’il faut être trois pour aimer : telle serait l’éthique socratique, qui devancerait Freud quand ce dernier formule que «l’exemple est la chose même». Mais ce dialogue de Platon nous intéresse aussi parce qu’il met en relief ce que Lacan appelle la «métaphore de l’amour», à savoir le renversement à travers lequel l’aimé, celui qui se trouve être le centre et l’objet du désir des autres, devient aimant, manifestant ainsi un manque et abandonnant du coup sa position confortable. Ainsi, Lacan se sert de Platon pour comprendre la manière dont opère la psychanalyse : dans toute analyse digne de ce nom s’opère un renversement, une permutation de places, qui permet au sujet de se tourner vers l’inconscient, vers le désir de l’Autre. On peut en dire plus : il n’y a pas d’inconscient à proprement parler avant que ce changement de places énonciatives ne se produise.

Résumé / Abstract : Lacan makes Socrate the historical antecedent of the psychoanalyst. In his seminar about the transfer, he bases on Plato's Symposium to demonstrate how Socrate makes a maneuver worthy of an analyst: when Alcibiade declares his love to him, he send him back to Agathon. Thus, we can say that the "interpretation" of Socrates reveals the true object of Alcibiade's desire, proving to him that it takes three to love: such is the Socratic ethics. But Plato's dialogue is also interesting as it highlights what Lacan calls the "metaphor of love", namely the reversal through which the loved one, which is the center and the object of the other's desire, becomes the lover, expressing a lack and abandoning his comfortable position. Thus, Lacan uses Plato to understand how the psychoanalysis operates: in any analysis worthy of the name is effected a reversal, a permutation of places, which allows the subject to turn to the unconscious, to the desire of the Other. We can say more: there is no unconscious strictly speaking before a change of enunciative places occurs.