Les déterminants de la crédibilité et de la réputation des Banques centrales et de la politique monétaire : une analyse de la littérature et une application aux pays en développement / Adama Ba ; sous la direction de Philippe Gilles

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Politique monétaire

Inflation

Entreprises -- Finances

Politique économique -- Pays en voie de développement

Classification Dewey : 332

Gilles, Philippe (1959-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Allegret, Jean-Pierre (19..-.... ; auteur en économie) (Président du jury de soutenance / praeses)

Cartapanis, André (1952-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Minea, Alexandru (1980-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Blot, Christophe (1974-.... ; économiste) (Membre du jury / opponent)

Bastidon, Cécile (19..-....) (Membre du jury / opponent)

Université de Toulon (1979-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Sociétés méditerranéennes et sciences humaines (2008-.... ; Toulon) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Laboratoire d'économie appliquée au développement (La Garde, Var) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : La réalisation et le maintien de la crédibilité de la politique monétaire, évaluée par l'écart entre les résultats et les annonces officielles de politique (Gilles [1992]), est devenue une tâche cruciale pour l'Autorité monétaire, lorsque, à partir des années 1980, il a été abordée, dans la littérature économique, la question du central banking (Gilles & Bastidon [2014], Ferguson et Schularick [2008]). Bien que les avantages de la crédibilité soient évidents, ses déterminants le sont moins. En effet, les dernières décennies sont marquées par de profondes mutations dans la gouvernance des Banques Centrales. En particulier, la délégation de la politique monétaire à une Banque Centrale indépendante vis-à-vis des pouvoirs publics est devenue un des principaux déterminants de la crédibilité dans les économies avancées (Goodfriend [2012]; Bordo & Orphanides [2013]; Persson & Tabellini, [1993]). Cependant, pour les Pays en développement, en revanche, le débat sur la nécessité et la faisabilité des mécanismes d'engagement n’est pas tranché, eu égards des caractéristiques spécifiques (Kugman & al [1992], Assoumou-Ella & Bastidon [2015]). En utilisant un modèle simple et une fonction de perte de la banque centrale similaire à celles de Ball [1999] ou Cavoli [2008], nous comparons deux régimes de change différents afin de déterminer lequel des cas est le plus susceptible d'inciter les gouvernements à intensifier la lutte contre la corruption, tout en maintenant l’objectif de stabilité des prix. Un régime d’ancrage crédible conduit à une taxation élevée et un faible niveau de corruption et d’inflation, mais également à un niveau de croissance faible. Un régime monétaire indépendant sans ancrage, en revanche, conduit généralement à un niveau de corruption plus élevée. Cependant, lorsque l’indépendance de la banque centrale est assez forte, le régime monétaire indépendant sans ancrage peut également conduire à moins de corruption, plus de production et de dépenses publiques, bien qu’avec une inflation plus élevée qu’un régime monétaire avec ancrage. Ces résultats semblent indiquer que dans le cas des Pays en développement, l’indépendance de la banque centrale associée à l’ancrage du taux de change ne serait ni une condition nécessaire, ni une condition suffisante à la stabilité des prix.

Résumé / Abstract : Achieving and maintaining the credibility of monetary policy, measured by the gap between outcomes and official announcements of policy (Gilles [1992]), has become a crucial task for the Monetary Authority when, from the 1980s, was tackled in the economic literature, the issue of central banking (Bastidon & Gilles [2014]). Indeed, the delegation of monetary policy to an independent central bank vis-à-vis the public authority has become a main determinant of credibility in advanced economies (Cukierman [1992], Bordo & Orphanides [2013]). However, its relevance for developing countries due to their specific characteristics (Kugman & al [1992], Assoumou-Ella & Bastidon [2015]) is far from being settled. Using a simple model and a loss of function of the central bank similar to those of Ball [1999] or Cavoli [2008], we compare two different exchange rate regimes to determine which cases are most likely to encourage governments to intensify the fight against corruption, while maintaining the objective of price stability. A credible anchor regime leads to high taxation and low levels of corruption and inflation, but at a low level of growth. An independent monetary regime unanchored, however, usually leads to a higher level of corruption. However, when the independence of the central bank is strong enough, the independent monetary regime unanchored can also lead to less corruption, more production and spending, although with higher inflation a monetary regime with anchor. These results suggest that in the case of developing countries, the independence of the central bank associated with pegged exchange rates would be neither a necessary nor a sufficient condition for price stability.