Novalis et la théologie négative : le gouffre et le rêve dans le romantisme européen / Alexandra Besson ; sous la direction de Alain Muzelle

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Novalis -- 1772-1801 -- Critique et interprétation

Littérature allemande -- 1789-1815 -- Histoire

Théologie négative

Classification Dewey : 830.6

Muzelle, Alain (Directeur de thèse / thesis advisor)

Mourey, Marie-Thérèse (1954-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Franco, Bernard (19..-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Lagny, Anne (19..-.... ; professeure de langues germaniques) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Schillinger, Jean (1955-....) (Membre du jury / opponent)

Université de Lorraine (2012-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Centre d'études germaniques interculturelles de Lorraine (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : Cette thèse propose une lecture de l’oeuvre de Novalis selon le prisme de la théologienégative. Afin d’établir son influence sur le poète romantique, elle retrace tout d’abord sareligiosité dans le contexte de son époque, en s’appuyant notamment sur trois recueils decantiques (respectivement protestant, catholique, issu de la communauté des frères moraves)qu’il a pu consulter. Après ce panorama du christianisme à la fin du dix-huitième siècle, elleanalyse l’évolution du sentiment religieux chez Novalis, et son infléchissement perceptiblelors du virage chrétien de l’année 1799. Le coeur de la thèse est une analyse des procédésdialectiques, langagiers et poétiques issus de la théologie négative dans l’oeuvre de Novalis, etdonc des rapports entre parole, image et absolu, des motifs de la descente, de la nuit, de lacontemplation, du regard réciproque, du miroir, et du rêve comme mode d’accès à uneconnaissance conçue non plus sous le mode de l’illumination, mais de l’enténèbrement. A lacroisée des chemins entre philosophie post kantienne et culture chrétienne, le romantismeréactualise l’héritage de la mystique rhénane et renverse le chemin qui mène à l’absolu : cetravail cherche enfin à montrer que le miroir, le rêve et le mouvement de descente dans la nuitsont des motifs communs à toute une famille romantique spéculative, et procède parcomparaison afin de mettre en lumière, d’une part, le changement de paradigme qui interviententre baroque, Lumières et romantisme, d’autre part, la persistance de cette configurationintellectuelle très spécifique au cours du dix-neuvième siècle, chez plusieurs auteurs identifiésaux romantismes allemand, français et anglais.

Résumé / Abstract : This thesis aims to read the German romantic poet Novalis in the light of negative theology.To establish its influence on his work, this thesis begins with a recount of Novalis’ religiosityin the context of his age, based on three hymnals with which he was familiar (respectivelyLutheran, Roman Catholic and Moravian). After outlining Christianity at the end of the 18thcentury, it analyzes the evolution of Novalis’ religious feelings throughout his life, and theperceptible change which occurs from the great Christian year 1799 and beyond. The core ofthe thesis deals with the dialectic, linguistic and poetic strategies inherited from negativetheology in Novalis’ literary works, as well the relationship between speech, imagery and theabsolute. It describes the motives of descent, night, contemplation, reciprocal gazes, andmirrors and dreams as an access to a new form of knowledge, which ceases to be conceived asa way upwards to illumination, but as a gradual darkening downwards. At a crossroadsbetween post Kantian philosophy and Christianity, Romanticism reclaims the inheritance ofGerman mysticism and reverses the path leading to the absolute: this thesis finally argues thatmirrors, dreams and endarkenment are key motives identifying a speculative family of authorsamong Romanticism. Thus it proceeds by comparison to highlight first the paradigmaticchange occurring between Baroque, the Enlightenment and Romanticism, then the persistenceof that very specific mental configuration throughout the 19th Century, in the works ofseveral authors belonging to German, French and English Romanticism.