Gestes et diagrammes politiques / Philippe Roy ; sous la direction d'Alain Brossat

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2014

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Spinoza -- Baruch -- 1632-1677

Simondon -- Gilbert -- 1924-1989

Gestes

Virtualité (philosophie)

Pratiques politiques

Champs (sciences sociales)

Brossat, Alain (1946-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université de Paris VIII (1969-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Résumé / Abstract : Nous proposons une conception du geste qui rend compte de certaines dimensions de la politique, impensée autrement. Une pensée politique qui met l'accent sur le sens (sur la manière d'être) et moins sur les idées ou vérités politiques, en quoi elle engage une certaine pensée par les corps, pouvant être inconsciente, une pensée diagrammatique. Le diagramme étant à la fois ce qui préside à l'effectuation des gestes (et leur perception) et ce qui en permet la pensée (il y a donc des gestes en pensée). Si bien qu'il a fallu s'intéresser à des gestes collectifs et montrer que le geste peut remplacer la vieille catégorie du pouvoir. D'où l'établissement d'une typologie des gestes politiques, tels ceux liés à la verticalité (domination, gouvernementalité, souveraineté populaire), ceux de relations intergestuelles ou même discursifs, allant jusqu'à la caractérisation de gestes politiques émancipateurs. Cette émancipation par les gestes est celle d'une volition des gestes pour les gestes, relevant de leur impersonnalité, d'une "Naturphilosophie" gestuelle. Nous avons soutenu cette orientation par une interprétation gestuelle du spinozisme (pensée et corps), la prolongeant par une approche événementielle du geste, engageant le virtuel et donc une mémoire des gestes. Dans le sillage d'Arendt et de Simondon nous avons pu alors préciser ce que sont des gestes émancipateurs, en insistant sur le motif du retentissement, de l'excès et sur les affects propres à ces gestes (émotions), formant alors l'équivalent d'un champ (comme en physique). Ce niveau affectif ouvre aussi la voie d'une analyse de gestes proprement affectifs allant jusqu'à la pensée d'une individualité affective.

Résumé / Abstract : We propose a conception of the gesture that accounts for some dimension in politics and that has not been thought before. It is a political thought that underlines the meaning (a way of being) and not political ideas or truths, it involves a kind of thought through bodies, that can be unconscious, a diagrammatic thought. The diagram can be both what presides the realisation of gestures (and their perception) and what permits the thought (thus there are gestures in thoughts). So we had to take into account collective gestures and show that the gesture can replace the old category of power. Hence the establishment of a typology of political gestures, such as those linked to verticality (domination, governmentality, popular sovereignty), those of intergestural or even discursive relationship, to the characterisation of emancipatory political gestures. This emancipation by gestures is that of the will of gestures for gestures, as for their impersonality, a gestural "Naturphilosophie". We defended this orientation with a gestural interpretation of spinozism (thought and body), extending it by an evential approach of the gesture, involving the virtual and thus a memory of gestures. In the wake of Arendt and Simondon we could then precise what emancipatory gestures were, in insisting on the motive of the importance, the excess and the affects linked to the gestures (emotions), forming then the equivalent of a field (like in physics). This affective level also opens the way to an analysis of the gestures clearly affective to the thought of an affective individuality