Etat et politique dans la pensée islamique moderne (19ème et 20ème siècles) / Messaoud Dilmi ; sous la direction de Burhan Ghalioun

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Islam et politique

Islam et État

Islam -- Réforme

Morale politique -- Islam

Laïcisme -- Islam

Démocratie -- Islam

Classification Dewey : 320.557

Ghalioun, Burhan (1945-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Kadri, Aïssa (19..-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Filali-Ansary, Abdou (1946-....) (Membre du jury / opponent)

ʿAzab, Maḥmūd (1947-2014) (Membre du jury / opponent)

Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Langage et langues (Paris) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Centre des Etudes Arabes et Orientales (Paris) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : Notre recherche aborde la question de l'État dans la pensée islamique moderne chez les réformateurs du 19ème siècle et les islamistes du 20ème siècle selon une approche pluridisciplinaire. Le réformisme musulman a mené le combat entre le despotisme, contre l'ignorance des populations et contre les ingérences européennes. Il était plus ouvert au constitutionnalisme qui ne diffère pas de la shûra et des finalités de la charî'a.C'est dans ce sillage que se forme la pensée des théoriciens islamistes, du moins au début avant de s'en détacher car par la suite les islamistes entreront en conflit avec le nationalisme arabe ainsi qu'avec la pensée libérale, voire avec l'État-nation. Par conséquent deux logiques s'affrontent sur la nature de l'État, les limites des pouvoirs, la légitimité, et concernant essentiellement la relation entre État national et la religion, point de la discorde. Cette relations est restée ambiguë depuis un siècle. Il en est né un État national ni religieux ni laïque mais qui a modernisé le droit des emprunts à la juridiction occidentale, sans appliquer toutefois une vraie démocratie qui respecterait les droits de l'homme et de la citoyenneté. Il y a une laïcité et une sécularisation de fait au niveau individuel comme au niveau sociétal en pays arabo-musulmans sans que cela touche le dogme, malgré les tentatives de modernisation. Mais à partir des années quatre-vingt-dix un courant émerge appelé les néo-réformateurs, qui acceptent le jeu démocratique et la souveraineté populaire. Cela constituera un grand tournant dans la pensée politique islamique.

Résumé / Abstract : Our research deals with the subject of the State in 19th and 20th century Islamic modern reformist thought in accordance with a multidisciplinary approach. Islamic reformism has fought against despotism, ignorance of the populace and European interference. It was open to constitutionalism which is not different from the Shura system and goals of the Shariia. The thinking of Muslim theorists took shape within this framework, at least for a while before Islamists decided to break with it. Later, Islamists relations with both Arabic nationalism and liberal thinking, indeed with the Nation-State as a whole, became conflictual.Thus, two points of view concerning the nature of the State, the limits of power, legitimacy, and essentially the very controversial relationship between the Nation State and religion confronted each other. This relationship remained ambiguous for a century. The product has been a Nation State that is neither religious nor secular, but which has modernized the law by borrowing from the Western judicial system, without, however, applying real democracy able to respect human rights and citizenship. A de facto, secularism does exist on an individual and social level in Arab-Muslim countries without influencing the dogma, despite attempts at modernization. But from the 1990s on, a neo-reformist current of thought has emerged, which accepts democracy and sovereignty of the people. This will constitute a big turning point in Arab-Muslim political thought.