Date : 2014
Editeur / Publisher : Saint-Denis : Université de Paris VIII , 2014
Type : Livre / Book
Type : Thèse / ThesisLangue / Language : français / French
Arendt -- Hannah -- 1906-1975 -- philosophe
Heidegger -- Martin -- 1889-1976
Résumé / Abstract : Cet essai entend montrer que la réflexion arendtienne ne constitue pas une quelconque philosophie politique parmi d'autres, mais qu'elle définit une politique de la philosophie qui déploie l'intelligence de la condition politique des hommes depuis une élucidation phénoménologique de l'action comprise dans la perspective de l'institution d'un monde commun. L'analyse arendtienne révoque a la fois l'aveuglement traditionnel de la philosophie à l’égard du politique et les impasses de la phénoménologie contemporaine dans sa tentative de comprendre la dimension d'etre-au-monde de toute existence. En son cœur se tient l'analyse originale et décisive de ce qu'on peut appeler l'acosmisme du monde moderne. En saisissant la condition humaine par son activité et non par son essence, arendt découvre, dans le conflit de l'appartenance-au-monde et de la pluralité agissante, les conditions d'une compréhension du vivre-ensemble politique des hommes et du sens politique de l'institution d'un monde commun. Après avoir exhibé les conditions d'une philosophie politique qui reconnaît dans le totalitarisme la destruction de toute expérience politique, on montre comment la pluralité peut, paradoxalement, entrer en contradiction avec l'appartenance-au-monde lorsque l'action, selon sa démesure propre et celle de la société moderne, vient détruire ce qu'elle seule est en mesure d'instituer. Apparaît alors que seule l'institution politique d'un monde commun peut circonvenir l'acosmisme de l’époque moderne.
Résumé / Abstract : This thesis seeks to show that hannah arendt's work constitutes not just a political philosophy among others but rather the articulation of a politics of philosophy which apprehends the political condition of human beings throught a phenomenological elucidation of action understood in terms of the instituting of a common world. The arendtian analysis overcomes boths the traditional obtuseness of philosophy regarding politics and the dead and reached by contemporary phenomenology in its attemps to understand the being-in-the world dimension of existence. The core of hannah arendt's approach lies in her original and decisive analysis of what could be called the acosmic nature of the modern world (worldlessness). By tackling the human condition through its activity rather than its essence, arendt finds in the conflict of worldliness and of the acting plurality, the factors needed fot understanding the political living-together of human beings as well as the political meaning of the constitution of a common world. Having outlined the conditions for a political philosophy recognising in totalitarianism the destruction of all political experience, it is shown how, paradoxically, plurality might be in contradiction with worldliness when action, in line with its own as well as modern society's excessiveness, comes to destroy precisely what it alone could bring about. Thus, only the political constitution of a common world can circumvent the acosmic nature of modern times.