Les "talibés" du Sénégal : une catégorie de la rue, prise entre réseaux religieux et politiques d'action humanitaire / Joanne Chehami ; sous la direction de Jacques Barou

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Écoles coraniques -- Sénégal

Enfants de la rue -- Sénégal

Barou, Jacques (1949-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Glasman, Dominique (1946-.... ; auteur en sciences de l'éducation) (Président du jury de soutenance / praeses)

Leservoisier, Olivier (1964-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Ould Cheikh, Abdel Wedoud (1948-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Lallemand, Suzanne (Membre du jury / opponent)

Université de Grenoble (2009-2014) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France) (Equipe de recherche associée à la thèse / thesis associated research team)

Résumé / Abstract : La perpétuation de l'islam sénégalais repose en grande partie sur l'enseignement musulman, traditionnellement réalisé dans des écoles coraniques (daara) par des maîtres reconnus pour leurs compétences religieuses. Des enfants leur sont confiés par leur famille, souvent pauvre en milieu rural. Une partie de ces écoles migre pour s'installer en ville, suite à divers bouleversements socio-économiques subis par le Sénégal depuis une quarantaine d'années. Certains de ces élèves deviennent alors des taalibe-mendiants : la quête majoritairement monétaire qu'ils pratiquent et les rapports entretenus avec leur maître sont basés sur des principes culturels et cultuels anciens, ayant muté depuis quelques décennies. L'élève coranique se situe au centre de différentes sortes d'échanges de prestations et de dons sur fond de baraka (grâce divine). Ce travail de recherches se propose d'expliciter les stratégies élaborées par les multiples acteurs sociaux – maîtres, chefs religieux, parents, population donnant l'aumône (sarax) suite à l'injonction d'un marabout devin/guérisseur…– interagissant dans ce phénomène, afin de comprendre les changements problématiques subis par ce type d'enseignement. L'utilisation de la théorie du don initiée par Mauss permet d'analyser l'évolution de la fonction sociale du taalibe-mendiant, qui ne doit pas être confondu avec un faxman (enfant des rues), présent lui aussi au Sénégal.

Résumé / Abstract : The perpetuation of Senegalese Islam is based in major part on Muslim teaching, traditionally fulfilled in Koranic schools (daara) by masters acknowledged for their religious skills. Children are entrusted to them by their families, often poor in rural environments. A certain amount of these schools migrate to settle in the city, due to various socio-economic changes experienced by Senegal in the last forty years. Some of these students then become taalibe-beggars: the quest mostly monetary they practice and the relationships maintained with their masters are based on ancient cultural and religious principles having mutated in recent decades. The Koranic student is at the center of various kinds of service and gift exchanges based on the baraka (divine grace) principle. This research aims to explain the different strategies developed by the multiple social actors – teachers, religious leaders, parents, people giving alms (sarax) following the injunction of a marabout diviner/healer ... – interacting in this phenomenon, so as to understand the problematic changes went thought by this type of teaching. The gift theory thought out by Mauss permit to analyze the taalibe-beggar social functions' evolution, which should not be confused with a faxman (children of the streets), also present in Senegal.