L'espace, le monument et l'image du mort au Moyen Âge : une enquête anthropologique sur les tombeaux médiévaux de la Collection Gaignières / Robert Marcoux ; sous la direction de Daniel Russo et de Didier Méhu

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Gaignières -- Roger de -- 1642-1715 -- Collections d'art

Tombes -- Moyen âge

Pierres tombales -- Moyen âge

Monuments funéraires médiévaux

Rites et cérémonies funéraires -- Moyen âge

Morts -- Culte -- Moyen âge

Classification Dewey : 730

Classification Dewey : 760

Russo, Daniel (1956-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Méhu, Didier (19..-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Lauwers, Michel (1963-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Coulombe, Maxime (1978-....) (Membre du jury / opponent)

Magnani Soares-Christen, Eliana (Membre du jury / opponent)

Université de Bourgogne (1970-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Université Laval (Québec, Canada) (Organisme de cotutelle / degree co-grantor)

Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon ; 2007-2016) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Archéologie, terre, histoire, sociétés (ARTEHIS) (Dijon) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Relation : L' espace, le monument et l'image du mort au Moyen Âge : une enquête anthropologique sur les tombeaux médiévaux de la Collection Gaignières / Robert Marcoux ; sous la direction de Daniel Russo et de Didier Méhu / , 2013

Résumé / Abstract : Comme toute civilisation, l'Occident médiéval confère au tombeau un sens particulier. Basée sur les dessins de la collection Gaignières, l'étude sérielle de plus de 1500 monuments funéraires permet d'explorer la construction et les usages de cette image-objet entre le XIIe et le XVe siècle. En combinant les méthodes quantitative et qualitative, l'analyse fait ressortir de ce corpus hétérogène des structures et des dynamiques qui opposent deux approches monumentales du tombeau : une approche verticale qui implique l'usage de structures en élévation et de la statuaire, et une approche horizontale qui concerne spécifiquement les dalles funéraires. Cette bipolarisation est socialement déterminée. Les tombeaux verticaux sont privilégiés par la haute hiérarchie ecclésiastique et laïque et les tombeaux horizontaux par le reste des clercs et des aristocrates, ainsi que par les bourgeois. En plus de refléter et de reproduire la hiérarchie sociale, une telle répartition des tombeaux renvoie à deux types de constructions mémorielles. En s'imposant physiquement dans l'espace ecclésial et en refoulant les références à la mort, les tombeaux verticaux participent surtout à une commémoration rétrospective du défunt dont les finalités sont temporelles (identité et légitimation sociale). En entretenant avec le lieu de la tombe un rapport direct et évocateur, les tombeaux horizontaux répondent davantage aux besoins d'une commémoration prospective, orientée vers le salut de l'âme. Ces tendances commémoratives ne s'excluent pas mutuellement mais constituent, en définitive, les deux pôles entre lesquels se développe la variété formelle et iconographique des tombeaux.

Résumé / Abstract : As with all civilizations, the Medieval West gave a specific meaning to the funeral monument. Based on drawings from the Gaignières Collection, the serial study of over 1500 tombs helps to explore the construction and uses of this particular « image-object » between the 12th and 15th century. By combining quantitative and qualitative methods which help reveal the structures and dynamics of the documents, the analysis identifies two ways of approaching the tomb as monument : a vertical approach characterized by the use of elevated structures and statues, and a horizontal approach entirely associated with funeral slabs. The bipolarization is socially determined. Vertical tombs are favored by the upper echelons of the religious and lay hierarchies, while horizontal tombs are used by the remaining clerics and aristocrats as well as by the burghers. In addition to reflecting and reproducing the social hierarchy, these tendencies express two types of memorial constructions. By physically imposing themselves in church space et by avoiding direct references to death, vertical monuments mostly answer to a retrospective commemoration by which the glorified memory of the deceased serves temporal ends (i.e. social identity and legitimacy). By maintaining a close and suggestive relation with the site and content of the tomb, horizontal monuments favor a prospective commemoration orientated towards the soul's salvation. Far from being mutually exclusive, these two types of commemoration rather constitute the poles between which the Medieval tomb expresses its formal and iconographic diversity.