Les évolutions de la liturgie en Angleterre sous le règne d'Henri VIII (1534-1547) / Aude De Mezerac-Zanetti ; sous la direction de Franck Lessay et de Peter Marshall

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Henri -- VIII -- 1491-1547 -- roi d'Angleterre et d'Irlande

Spiritualité -- Anglicanisme -- 16e siècle

Églises protestantes -- Liturgie

Réforme protestante -- Angleterre (GB)

Lessay, Franck (Directeur de thèse / thesis advisor)

Marshall, Peter (1943-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Cottret, Bernard (1951-2020) (Président du jury de soutenance / praeses)

Reinhardt, Nicole (1966-....) (Membre du jury / opponent)

Bourdin, Bernard (1959-....) (Membre du jury / opponent)

Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

University of Durham (Organisme de cotutelle / degree co-grantor)

École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : En 1534, le Parlement vota l’Acte de Suprématie qui achevait la rupture de l’Angleterre avec Rome et consacrait le roi comme chef de l’Église d’Angleterre. Si la reformes religieuses du roi et leur réception par les Anglais ont fait l’objet de multiples travaux, les conséquences du schisme et de la suprématie royale sur la prière publique n’ont pas été étudiées. Pourtant, le régime exigea aussitôt que toute référence aux titres et à l’autorité du pape soit supprimée de la liturgie et la prière publique fut activement employée pour promouvoir la suprématie royale. L’analyse des livres liturgiques en usage pendant la période permet de mesurer le degré de soumission du clergé anglais et révèle, en outre, que de nombreux prêtres se sont appliqués à adapter les textes liturgiques aux réformes henriciennes. Ainsi la suprématie royale, loin de n’être qu’un concept politique ou une solution institutionnelle apparaît comme une véritable doctrine religieuse. Mettre l’accent sur la liturgie permet de se situer au cœur d’une problématique essentielle du siècle de la Réforme : que faut-il faire pour être sauvé ? Les confessions de foi publiées à partir de 1536 avancent de nouvelles perspectives sur le sens des sacramentaux : leur dimension perfomative est niée au profit d’une interprétation symbolique. La mise en doute de l’efficacité de la parole liturgique s’étend aux sacrements qui deviennent le sujet de vifs débats au sein du clergé et du peuple. Les expérimentations liturgiques conduites dans les paroisses et la contestation du statut de la liturgie comme dépôt de la foi et moyen d’accès au salut contribuent à expliquer comment la Réforme s’implanta en Angleterre.

Résumé / Abstract : By passing the Act of Supremacy in 1534, Parliament enshrined the break with Rome and theroyal supremacy into the law of the land. The religious reforms which ensued and their impact on the English have already been examined, but the liturgical consequences of the schism and the king’s headship of the Church have not. Yet, the regime immediately required that the liturgy be rid of all mention of the pope and his authority while harnessing public prayer to promote the royal supremacy. Studying the liturgical books in use in the period affords the historian unprecedented access to the religious practices and beliefs in English parishes. Many priests had adapted the liturgy to the royal supremacy which this thesis argues had become a functional dogma of the Henrician church. The European Reformation movement of the mid-16th century is itself deeply concerned with the place of liturgical rituals in Christian life. Under Henry, the meaning and efficacy of the sacramentals was challenged. The liturgy of these ceremonies was no longer considered as a trustworthy deposit of the faith, and sacramental practice, which was no longer thought of as an essential means of s! alvation, became a battle ground between evangelicals and conservatives. The numerous liturgical experiments, both statebacked and initiated locally, in conjunction with the challenge to the traditionnal understanding of the liturgy, contribute to our understanding of how England gradually became a Protestant nation.