La rencontre de l'Autre dans le théâtre français de la Saint-Barthelémy à la Révolution française : enjeux politiques et philosophique (XVIIème-XVIIIème siècles). / Vanessa Boulaire ; sous la direction de Sylvie Chalaye

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Altérité (philosophie) -- Au théâtre

Théâtre politique français

Théâtre (genre littéraire) français -- Thèmes, motifs

France -- 1789-1799 (Révolution) -- Théâtre et révolution

Chalaye, Sylvie (19..-.... ; historienne et anthropologue) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Declercq, Gilles (Président du jury de soutenance / praeses)

Frantz, Pierre (1949-....) (Membre du jury / opponent)

Razgonnikoff, Jacqueline (1943-....) (Membre du jury / opponent)

Fergombé, Amos (19..-....) (Membre du jury / opponent)

Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Arts et médias (Paris) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Institut de recherches en études théâtrales (Paris) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : Les Grandes Découvertes de la Renaissance amènent les Européens à rencontrer de nouveaux peuples dont l’apparaître, les croyances et les modes de vie sont si éloignés, qu’ils vont incarner ensemble l’Autre absolu : le négatif, l’antagoniste de l’Européen blanc et chrétien d’alors. Le théâtre va offrir la possibilité à tous ceux qui ne voyagent pas de rencontrer cet Autre et c’est cette rencontre que nous étudions ici, dans le répertoire du théâtre français, car elle est non seulement une situation dramatique par nature, mais elle va également se faire anthropologique puisqu’elle joue à convoquer d’autres continents sur scène. Toutefois le théâtre n’est qu’artifice et sur scène, l’Autre n’est pas réel puisque créé par des dramaturges français, joué en français par des acteurs français et pour un public français. Nous nous proposons d’étudier cette rencontre depuis la Saint-Barthélemy jusqu’à la Révolution Française, deux événements névralgiques de l’Histoire de France, qui ont à voir avec la violence de l’altérité religieuse et de l’altérité sociale et qui correspondent à deux périodes de renouvellement de l’art dramatique. Nous nous interrogerons donc sur l’identité de cet étrange étranger, si éloigné socialement, politiquement et géographiquement et sur la manière dont le théâtre s’empare de cet Autre si spectaculaire. Les personnages exogènes devenant sur scène de véritables figures à facette, nous poserons la question de savoir si la démarche n’est pas en réalité d’aller au devant de l’Autre dans le seul but de l’interroger sur ce qu’il est pour se définir soi-même. Si l’Amérindien est sauvage, n’est-ce pas pour se conforter sur le fait d’être civilisé ? Si le More est cruel, n’est-ce pas pour se rassurer sur le fait qu’on ne l’est pas ? L’Autre ne sert-il pas en réalité qu’à parler de soi ?

Résumé / Abstract : With the Great Discoveries of the Renaissance, Europeans encountered new peoples whose appearance, beliefs and lifestyles were so divergent they came to embody the absolute Other: the negative, the antagonist of the then white and Christian Europeans. Theater came to offer the opportunity for those who did not travel to meet this Other, and it is this encounter that we study here, within the French theatrical repertoire, for it was not only a dramatic situation by definition, but became equally an anthropological one, since it endeavoured to summon forth the representation of other continents on stage. Theater, however, is only an artifice, and on stage, the Other is not real since it is created by French playwrights and performed in French by French actors, for a French public. We will study this encounter from the St. Bartholomew's Day Massacre to the French Revolution, two critical events in the history of France marked by the violence of religious and social alterity, and which correspond to two periods of renewal for the dramatic arts. We will examine the identity of this strange foreigner, so socially, politically and geographically removed, and how theater captures this most spectacular of Others. Exogenous characters becoming on stage truly multifaceted figures, we will ask whether this approach is not in fact to reach out to the Other with the sole purpose of questioning what is to be oneself. If the Amerindian is savage, is it not to reinforce one's civility? If the Moor is cruel, is it not to be reassured that one is not? Would the Other not simply be a means to discuss oneself?