L'émergence de l'individualisme et le questionnement de la vérité dans la littérature victorienne, 1830-1900 : crise du moi, crise de la vérité / Agathe Brun ; sous la direction de Michel Remy

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Littérature anglaise -- 19e siècle -- Thèmes, motifs

Moi -- Dans l'art

Individualisme -- Dans la littérature

Remy, Michel (1946-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Chardin, Jean-Jacques (Membre du jury / opponent)

Shusterman, Ronald (1953-....) (Membre du jury / opponent)

Naugrette, Jean-Pierre (1955-....) (Membre du jury / opponent)

Monacelli-Faraut, Martine (1953-....) (Membre du jury / opponent)

Université de Nice (1965-2019) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Laboratoire interdisciplinaire Récits Cultures et Sociétés. UPR 3159 (Nice ; 2012-....) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : La période fin de siècle est considérée comme une époque de grands changements sociaux, philosophiques et artistiques. On oublie alors que la notion de fin de siècle n’apparaît pas ex nihilo et participe à un mouvement bien plus étendu, que retrace un siècle entier de changements, de découvertes et de questionnements. Dans ce travail de recherche, nous avons choisi de montrer que certains victoriens ont lutté pour donner à la littérature un statut plus complexe que de n’être que la simple représentation de la réalité. Cette vision réductrice, qui fait de l’art le miroir de la société, est contredite, in fine, par Walter Pater et Oscar Wilde. À travers ce refus d’un art-artisanat, c’est la question du moi qui surgit. Depuis le héros carlylien jusqu’au Christ individualiste de Wilde, les manifestations du moi prennent une ampleur nouvelle et insoupçonnée dans la littérature victorienne. La vérité, que Wilde rejette dans « Le Déclin du mensonge », devient obsolète et laisse place au « faux ». Loin d’être universelle et une, la vérité se trouve dans le mensonge, car c’est l’âme et le désir de l’homme en tant qu’individu qu’elle traduit. En redéfinissant l’art comme une forme d’expression personnelle, indépendante et « sans fin », pour reprendre le terme kantien, les artistes victoriens mettent un terme au long cycle historique qui avait négligé l’individu et se fondait sur la notion de vérité absolue. Au terme de nombreuses hésitations et remises en question, c’est la diversité de la vérité, portée par l’individu, qui semble triompher. Nous proposons alors de comprendre l’origine de ce changement vis-à-vis du moi – qu’il soit évolution ou rupture – et découvrir comment la vérité est devenue relative.

Résumé / Abstract : The fin de siècle period is regarded as an era of great social, philosophical and artistic change. Hence our tendency to forget that the fin de siècle notion was not born out of nothing and is part of a much larger movement developing through an entire century of change, discoveries and questioning. In this study, we have chosen to examine how some Victorian artists have fought for a re-evaluation of art, far from a mere representation of reality. Indeed, this simplistic analysis which makes art the mirror of society is rejected by artists such as Walter Pater and Oscar Wilde. The question of the self springs from this rejection of an art limited to crafts. From the Carlylean hero to Wilde’s Individualistic Christ, the various appearances of the self have acquired an unexpected dimension in Victorian literature. Truth – rejected in Wilde’s “Decay of Lying”, turned out to be obsolete and gave way to fiction. Far from being one and unique, the truth is to be found in the lie, because the latter is the mirror of man’s soul and desire. By defining art as a form of expression that is altogether personal, independent and “without a definite purpose”, in the Kantian sense of the word, Victorian artists put an end to the long historical cycle that had neglected the individual and had headed for an absolute truth. At the end of much hesitation and questioning, falsehood seemed to triumph, supported by the individual. Therefore, we offer to understand the origins of that change of mind, towards the self – whether it results from evolution or division – and to discover how truth has turned plural.