Emmanuel Lévinas et l'Histoire de la philosophie : génèse d'une éthique (1929-1955) / Tomokazu Baba ; sous la direction de Jean-Louis Chrétien

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Levinas -- Emmanuel -- 1906-1995

Philosophie -- Histoire

Chrétien, Jean-Louis (1952-2019) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Housset, Emmanuel (1960-.... ; enseignant-chercheur en philosophie) (Président du jury de soutenance / praeses)

Chalier, Catherine (1947-....) (Membre du jury / opponent)

Franck, Didier (1947-....) (Membre du jury / opponent)

Université Paris-Sorbonne (1970-2017) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Concepts et langages (Paris) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris) (Equipe de recherche associée à la thèse / thesis associated research team)

Résumé / Abstract : Philosophe de l'éthique, Emmanuel Levinas a critiqué l'histoire de la philosophie occidentale comme celle de l'ontologie réduisant l'Autre au Même. Bien que les études lévinasiennes n'aient cessé de commenter son éthique, rares sont celles qui s'intéressent à sa genèse. Ce travail tente de combler cette lacune en jetant la lumière sur les écrits du jeune Levinas et son dialogue avec ses contemporains : Jacob Gordin, Jacques Maritain, Léon Brunschvicg, Edmund Husserl et Martin Heidegger.Héritier de la « philosophie juive » esquissée par les écrits de Gordin, la philosophie de Levinas pouvait se caractériser dès les années 30 comme « d’inspiration juive », bien avant sa rencontre avec Monsieu rChouchani. Bien que le philosophe lui-même n’ait jamais tenté d’établir une « philosophie juive », la proximité et la distance que révèlent ses écrits sur Maritain (héritier de l’analogie de l’être) et Brunschvicg (représentant de l’idéalisme rationnel) tracent les contours de cette philosophie essentiellement éthique cherchant toujours la séparation avec la totalité.Le mouvement de sa pensée vers l’éthique contre la philosophie de « participation » semble avoir son origine dans la gigantomachie que le jeune étudiant lituanien aurait vue entre ses deux maîtres de la phénoménologie à Fribourg autour de la question de la monadologie « métaphysique » capable de rendre compte de l’expérience de l’Autre. C’est dans cette problématique que le jeune Levinas fait son premier pas vers le refus de la constitution analogique de l’Autre, ainsi qu’à la participation à la vérité de l’être, tout en s’appuyant sur l’éthique de séparation.

Résumé / Abstract : Philosopher of ethics, Emmanuel Levinas has criticized the history of western philosophy as that ofontology reducing the Other to the Same. Studies on Levinas’ philosophy has so far annotated on his ethicswithout cease, whereas they are seldom interested in its genesis. This work tries to make up for this gap byfocusing on young Levinas’ writings and his dialogue with his contemporaries: Jacob Gordin, JacquesMaritain, Léon Brunschvicg, Edmund Husserl and Martin Heidegger.Heir of « Jewish philosophy» as sketched by the writings of Gordin, Levinas’ philosophy could becharacterized, in the 1930’s, as Jewish inspired, before his encounter with Mr Chouchani. Although thephilosopher himself has not ever tried to establish a Jewish philosophy, the proximity and the distance revealedby his writings on Maritain (heir of analogy of being) and on Brunschvicg (representative of rational idealism)trace the contour of this essentially ethical philosophy always seeking the separation from totality.The movement of his thought toward the ethics against the philosophy of « participation » seems tohave its origin in the gigantomachy which the young Lithuanian student would have seen between his twoteachers of phenomenology in Freiburg about the question of the « metaphysical» monadology, capable ofexplaining the experience of the Other. It is in this question that the young Levinas has made his first steptoward the refusal of analogical constitution of the Other and of the participation to the truth of being, relyingon the ethics of separation.