Les zombies et le visible, ce qu'il en reste : une pratique artistique de la hantise cinématographique / Karim Charredib ; sous la direction de Richard Conte

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Films de zombis

Horreur -- Au cinéma

Hors champ

Histoire du cinéma

Imaginaire (philosophie)

Cinéma -- Mythologie

Classification Dewey : 730

Conte, Richard (1953-.... ; peintre et docteur en arts plastiques) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Liandrat-Guigues, Suzanne (Membre du jury / opponent)

Schefer, Olivier (1964-....) (Membre du jury / opponent)

Viart, Christophe (1962-....) (Membre du jury / opponent)

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (1971-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Centre d'études et de recherches en arts plastiques (Paris) (1998-2011) (Equipe de recherche associée à la thèse / thesis associated research team)

Résumé / Abstract : Cette thèse explore les figures de la revenance et de la hantise d'un point de vue politique et esthétique, c'est-à-dire dans leur rapport à la société et à l'image. A cette fin le cinéma est le champ d'expérimentation et de manipulation puisque le cinéma, et notamment le cinéma américain, fait partie de ces mythologies modernes qui ont bercé le XXe siècle, avec ses histoires, codes et figures imposées. Les images produites par le cinéma sont ancrées dans l'inconscient et l'imagerie collectifs des spectateurs. C'est donc toute sa grammaire qui est à l'étude sous l'angle du mort-vivant : du héros au second rôle, de la perspective saturée du décor au hors-champ mortel. Si le zombie est la figure de proue de cette thèse, il s'agit moins de l'étudier d'un point de vue ethnographique que d'user de ses particularités afin de questionner le visible sur le mode de la persistance, de la pratique du retour incessant et de l'envahissement, c'est-à-dire comme une forme de résistance. Les revenants dévoilent lentement mais inexorablement l'envers du décor et délimitent une nouvelle topographie, déplacent les seuils et les frontières convenus : entre morts et vivants, entre visible et caché, entre champ et hors-champ. Les limites de l'espace et du corps sont mises à l'épreuve. Dans ma pratique, cette redéfinition des limites transforme l'image et l'univers filmique en ce que l'on pourrait nommer des « limbes filmiques » par des actions simples dans et sur l'image cinématographique : envahissement, contamination, pourrissement, corruption, dévoration, prolifération, raréfaction. Les morts-vivants revisitent ainsi, tels de riches touristes, les mythologies du cinéma.

Résumé / Abstract : The thesis explores the concepts and figures of revenance and haunting from a political and aesthetic point of view that is to say in their relation to historical and social contingencies, the real and the image. Cinema, and in particular American cinema, forms a significant part of the modern mythologies that have rocked the cradle of the 20th century, with its stories, codes and figures. The images produced by cinema are seamlessly embedded and archived in the spectator's unconscious and the collective imagery. I aim to reconsider the grammar of cinema through the angle of the living dead: the supporting roles as well as the principal characters, the saturated perspective of the sets as much as the deadly off-screen. The zombie is the figurehead of the thesis, but my purpose is less about studying it from ethnographical point of view than of making use of its particularities to question the visible on the mode of persistence, of the practice of the unceasing comebacks and of invasion, that is to say as an act of resistance. The revenants unveil slowly but inexorably the secrets beyond the door, and mark the boundaries of a new topography, shifting and altering the seemingly fixed thresholds; accessing the space between the dead and the living, in between the visible and the hidden, and in between on-screen and off-screen. This redefining of the margins and the boundaries transforms the image and the filmic universe into what could be called « cinematic limbo » by simple actions in and on the image: invasion, contamination, rotting of, corruption, devouring of, proliferation. The living dead continuously revisit, like sad tourists, the mythology of the cinema.