« Par bel mentir » : Mensonges et vérités ambiguës en amour dans les récits courtois des XIIe et XIIIe siècles / Mathilde Grodet ; sous la direction de Jacqueline Cerquiglini-Toulet

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Littérature courtoise française

Vérité et mensonge -- Roman courtois

Cerquiglini-Toulet, Jacqueline (1945-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Boutet, Dominique (1949-2021 ; médiéviste) (Président du jury de soutenance / praeses)

Demaules, Mireille (19..-....) (Membre du jury / opponent)

Foehr-Janssens, Yasmina (1960-....) (Membre du jury / opponent)

Fritz, Jean-Marie (19..-....) (Membre du jury / opponent)

Université Paris-Sorbonne (1970-2017) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Etudes et édition de textes médiévaux (Paris ; 2008-....) (Equipe de recherche associée à la thèse / thesis associated research team)

Résumé / Abstract : La société médiévale accorde une importance particulière à la vérité. La foi en un Dieu omniscient dont le Verbe est vérité garantit cette attitude : pensées et paroles se doivent d’être cohérentes et dénuées de fausseté. Les situations mensongères, nombreuses dans les récits courtois, vont à l’encontre de cette exigence morale. Elles remettent en cause le monde idéal et volontiers manichéen de la littérature courtoise, brouillant les oppositions nettes entre dissimulation et révélation, hypocrisie et sincérité. La dimension généralement discursive du mensonge interroge le travail de l’auteur à une époque où la littérature romane prend conscience de ses enjeux. La question du langage et de son adéquation à la vérité est notamment au cœur des préoccupations. Le statut de la fiction, plus problématique encore, entraîne par ailleurs une tension entre la revendication constante de l’authenticité du récit et la fictionnalisation de la figure de l’auteur, moins poète que conteur.

Résumé / Abstract : In Medieval society the truth was held in the highest esteem. The belief in an omniscient God whose Word is truth guarantees this conviction: thoughts and speeches must be coherent and free of falsehood. The deceptive situations, abundant in courtly narratives are a direct contradiction of this moral call. They challenge the ideal and gladly Manichean world of courtly literature, blurring the clear oppositions between dissimulation and revelation, hypocrisy and sincerity. The usually discursive aspect of lie questions the author’s work in a period where the Romanic literature becomes aware of its stakes. The matter of language and its adequacy with truth is a fundamental concern. Furthermore, the status of fiction, even more troublesome, gives way to a constant tension between the authenticity of the narrative and the fictionalisation of the author figure, appearing less a poet and more a storyteller.