Quand les hommes mangent le pouvoir : dynamiques et pérennité des institutions royales mossi de l'actuel Burkina Faso (de la fin du XVe siècle à 1991) / Benoit Beucher ; sous la direction de Jacques Frémeaux

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Mossi (peuple d'Afrique) -- Civilisation

Burkina Faso -- Histoire

Frémeaux, Jacques (1949-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Boilley, Pierre (19..-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Bertrand, Romain (1974-.... ; historien) (Membre du jury / opponent)

Joly, Vincent (1953-.... ; historien) (Membre du jury / opponent)

Schmitz, Jean (1948-....) (Membre du jury / opponent)

Université Paris-Sorbonne (1970-2017) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Relation : Manger le pouvoir au Burkina Faso : la noblesse mossi à l'épreuve de l'Histoire / Benoit Beucher / Paris : Éditions Karthala

Relation : Quand les hommes mangent le pouvoir : dynamiques et pérennité des institutions royales mossi de l'actuel Burkina Faso (de la fin du XVe siècle à 1991) / Benoit Beucher ; sous la direction de Jacques Frémeaux / , 2012

Résumé / Abstract : Notre thèse porte sur les institutions royales des Mossi de l'actuel Burkina Faso. Elle analyse les dynamiques politiques, sociales, religieuses et culturelles qui expliquent leur pérennité. Notre recherche couvre une période allant de la fin du XVe siècle, moment où apparaissent les premières formes d'organisation étatique dans le Bassin de la Volta Blanche, à 1991, date de l'instauration de l'actuelle IVe République. Notre travail vise à rendre compte de l'imagination politique dont on fait preuve les sociétés mossi et leurs chefs : les naaba. Nous entendons déconstruire le concept de « tradition » trop facilement employé pour caractériser les formes d'organisation socio-politique africaines. Au contraire, l'histoire des Mossi révèle des dynamiques qui ont conduit à la formation puis à l'affirmation de l'idée d'État dans cette partie de l’Afrique. Nous analysons ainsi tour à tour la création des États mossi de la fin du XVe siècle à la fin du XIXe siècle, puis les processus d’hybridation politique et social qui ont été favorisés par la présence coloniale française. Les naaba, de leur côté, ont opéré un « tri » dans les formes de modernité induites par cette dernière. Enfin, nous rendons compte de la formation de l’État-nation qui, mené par les nouvelles élites africaines à partir de 1958, a été engagée soit en réaction contre les chefferies « traditionnelles », soit avec leur concours, mais sans que jamais leur statut ne soit officiellement défini au sein de la République.

Résumé / Abstract : Our thesis focuses on the royal mossi institutions of the current Burkina Faso. It analyzes the political, social, religious and cultural changes wich explain their preservation. Our research covers a period wich begin from the late 15th century, when the first forms of state organization was born in the White Volta Basin, to the birth of the current 4th Republic in 1991. Our work aims to report the political imagination of Mossi people and its rulers : the naaba. This study is an opportunity to deconstruct a concept of "tradition" too easily used to characterize the social and political organizations in Africa. On the contrary, the history of the Mossi reveals some dynamics that led to the formation of the idea of state in this part of Africa. We analyze the creation and the strengthening of the royal states from the late 15th century to the late 19th century, then the political hybridization process induced by french colonization. We show that naaba were able to make a selection in the forms of 'modernity' imposed by the colonial rule. A final section focuses on the formation of the nation-state from 1945 to 1991. We show how the new African elite tried to build a community of citizens, sometimes by tackling head on the Mossi chiefs – often considered by them as a dangerous opposition force –, sometimes by trying to reconcile them in order to facilitate the administration of the territory and the mobilization of the people from the political center. However, politicans in power could not resolve the issue of their official status within the Republic.