Racines et combat. L'existence politique de Martin Heidegger : patriotisme, nationalisme et engagement d'un intellectuel européen jusqu'à l'avènement du nazisme (1889-1933) / Guillaume Payen ; sous la direction de Jean-Paul Bled

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Heidegger -- Martin -- 1889-1976 -- Critique et interprétation

Patriotisme -- Germanie

Bled, Jean-Paul (1942-.... ; historien) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Hudemann, Rainer (1948-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Barash, Jeffrey Andrew (1949-....) (Membre du jury / opponent)

Husson, Édouard (1969-....) (Membre du jury / opponent)

Lazzarotti, Olivier (1959-....) (Membre du jury / opponent)

Ott, Hugo (1931-2022) (Membre du jury / opponent)

Université Paris-Sorbonne (1970-2017) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Centre Roland Mousnier (Paris) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Résumé / Abstract : Cette thèse de doctorat est une biographie historique et politique de Martin Heidegger, comparé à d'autres intellectuels européens ; elle traite de l'amour de ce philosophe pour sa Heimat (pays natal) et pour l'Allemagne, articulé avec son appartenance à l'Europe et à l'Histoire de l'Être ; cette identité politique complexe va de pair avec une critique sévère du monde moderne en continuité avec ses origines catholiques conservatrices et avec une conception de la pensée « apolitique » bien qu'engagée, cela bien avant l'avènement du nazisme et le rectorat de Heidegger. De ce fait, cette thèse, qui n'évite pas la question de son engagement nazi, couvre un champ historique bien plus large et tente de mettre en lumière l'arrière-plan complexe et changeant, qui bien avant l'ascension de Hitler, permet de comparer le philosophe avec des intellectuels de droite révolutionnaire en Allemagne (Révolution conservatrice) aussi bien qu'en Europe : après la découverte du Mouvement de jeunesse et l'expérience de la guerre en 1918, Heidegger abandonna son conservatisme catholique et se convertit à l'idée d'une révolution philosophique inspirée par les idéaux de responsabilité et d'authenticité de ce mouvement de réforme de la vie. Durant les années 1920, il conçut la philosophie de plus en plus avec les idées de combat et de racines ; l'importance reconnue à la violence politique, y compris pour un but philosophique, fait clairement de Martin Heidegger un fils de ces sociétés européennes “brutalisées” par la Grande Guerre et le met nettement au milieu de ces intellectuels de droite révolutionnaire.

Résumé / Abstract : This Ph.D. dissertation is a historical political biography of Martin Heidegger, compared with other European intellectuals ; it deals with the philosopher's love for his Heimat (homeland) and for Germany, articulated with his belonging to Europe and to the history of being ; this complex political identity goes with a severe criticism of modern world in continuity with his conservative catholic origins, and with an apolitical though engaged conception of thought, that long before the coming of Nazism and Heidegger's rectorate. For that matter, this thesis, which does not avoid the question of his Nazi engagement, has a much larger scope and tries to bring into the light the complex and changing background, that even before Hitler's elevation, allows to compare the philosopher with revolutionary right-wing intellectuals in Germany (Conservative Revolution) as well as in Europe : after the discovery of the German Youth Movement and the experience of war in 1918, Heidegger left his catholic conservatism and converted to an idea of philosophical revolution inspired by the ideals of responsibility and authenticity of this life reform movement. During the 1920's, he conceived philosophy more and more with the ideas of fight and roots ; The importance recognized to fight and violence in politics, even for a philosophical goal, makes clearly Martin Heidegger a son of these “brutalized” European after-war societies and put him in the middle of these revolutionary right-wing intellectuals.