Ecriture corporelle : Théorie des événements littéraires / Ilai Rowner ; sous la direction de Julia Kristeva et de Rachel Albeck-Gidron

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2012

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : anglais / English

Blanchot -- Maurice -- 1907-2003 -- Critique et interprétation

Proust -- Marcel -- 1871-1922 -- Critique et interprétation

Heidegger -- Martin -- 1889-1976 -- Critique et interprétation

Deleuze -- Gilles -- 1925-1995 -- Critique et interprétation

Derrida -- Jacques -- 1930-2004 -- Critique et interprétation

Céline -- Louis-Ferdinand -- 1894-1961 -- Critique et interprétation

Événement (philosophie)

Sémiotique et littérature

Kristeva, Julia (1941-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Albeck-Gidron, Rachel (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Ecriture corporelle : Théorie des événements littéraires / Ilai Rowner ; sous la direction de Julia Kristeva et de Rachel Albeck-Gidron / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 2012

Résumé / Abstract : L'objectif principal de cette étude consiste à examiner le concept d'événement, en tant qu'objet privilégié de la pensée philosophique et en particulier à l'égard du texte littéraire. A travers le travail de Heidegger, Blanchot, Derrida et Deleuze, cette recherche présente une nouvelle méthode de penser l'événement du texte littéraire, à la fois en mettant en question l'essence de la création littéraire et en élaborant les fondements d'une nouvelle approche critique de l'œuvre littéraire. La première partie est consacrée à étudier l'événement comme un tiers ontologique qui pourrait clarifier ce qui génère et relie le cours même de ce qui se produit et le fait même de la production du langage. Dans la seconde partie, nous examinerons d'abord la façon dont l'écriture littéraire considère le statut de l'événement à la différence de l'historiographie ou de la narratologie. Dans les derniers chapitres de cette étude, nous appliquerons ces développements théoriques à l'analyse de deux passages littéraires portant sur le bombardement de Paris : le premier tiré du Temps Retrouvé de Marcel Proust, le deuxième de Féerie Pour Une Autre Fois de Louis Ferdinand Céline. Nous verrons que ces situations historiques et thématico-narratives sont en fait travaillées par ce que nous appelons une écriture corporelle : une écriture où le virtuel défait sans cesse l'actuel, où il se produit une dissimilitude immanente entre corps et image. Ce n'est qu'à cet instant que la déformation créative de l'événement se déclare et se relance : la dispersion et la multiplicité qui y sont en état de devenir.

Résumé / Abstract : What is literature's approach to the event? How does literature produce and give testimony to events? The event is generally defined in this study as any occurrence, real or fictional, within a singular verbal work. The event is that which obviously comes about, yet in its very essence the event comprises a dimension of inexhaustibility, an unknown element that refuses perception and appropriation, and that constructs and depends on the creative engagement of the stylistic and fictional work. Reading Heidegger's later writings and discussing his reception by French thinkers such as Blanchot, Derrida, and Deleuze, my study defines the act of literary creation as a progression towards the event and, most particularly, as the experience of the un-happening element within the happening. As I argue, while the event incessantly acts in the literary work as an unprecedented call for absolute creation, literature offers the evasive voice and image of the non-place within the taking place. My study demonstrates how these theoretical premises may be applied to actual literary works by analysing Marcel Proust's and Louis Ferdinand Céline's air raid passages in Le Temps Retrouvé (1927) and in the first book of Féerie Pour Une Autre Fois (1953) respectively. In these passages, the experience of literature—as both an act of writing and reading—becomes the vital move of the event itself: the more one surrenders to the violent and impersonal corporeality of the event, the more the work becomes "the offspring of the event," as Deleuze joyfully remarks (Logique du Sens, 1969).