Structure et évolution des populations françaises de Phytophthora infestans (Mont.) de Bary, agent du mildiou de la pomme de terre et de la tomate / Lionel Lebreton ; [sous la dir. de] D. Andrivon

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 1998

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Langue / Language : anglais / English

Phytophthora infestans -- Populations -- France

Phytophthora infestans -- Génétique -- France

Mildious

Pomme de terre

Tomate

Andrivon, Didier (19..-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université de Rennes 1 (1969-2022) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Résumé / Abstract : Phytophthora infestans est encore, de nos jours, l'un des agents pathogènes les plus préjudiciables sur pomme de terre et tomate. L'objectif de ce travail est de décrire la structure et de suivre l'évolution des populations de P. infestans en France, préalable indispensable à un meilleur raisonnement des programmes de lutte chimique et génétique mis en place ces dernières années. L'ensemble des caractérisations réalisées à l'aide de différents marqueurs phénotypiques (types sexuels, virulences) et génotypiques (systèmes isoenzymatiques Gpi-1 et Pep-1, haplotypes mitochondriaux, empreintes génétiques en RFLP de l'ADN génomique total), montre que les populations de P. infestans présentes dans les deux principales zones de production de pomme de terre en France (Bretagne et Nord), sont constituées de génotypes appartenant aux ‘nouvelles' populations apparues en Europe à la fin des années 1970, à la suite de migrations intervenues à partir du centre du Mexique. Ces populations sont, dans ces régions, structurées par leur hôte. Les compositions phénotypiques et génotypiques des collections isolées de pomme de terre et de tomate sont, en effet, très différentes. La séparation de population n'est cependant pas complète et, bien que limités, des flux de gènes interviennent entre ces deux groupes de souches. Cette structuration par l'hôte s'explique, en partie, par le fait que certains génotypes présentent une meilleure adaptation en terme de pouvoir pathogène à un hôte en particulier. Les populations de P. infestans sur pomme de terre présentent une faible diversité, et sont constituées d'un petit nombre de clones. Si les deux types sexuels, A1 et A2, sont présents dans les mêmes régions, la reproduction sexuée n'intervient probablement que de manière limitée, voire inexistante dans l'évolution des populations sur cet hôte. Ces populations ne sont pas géographiquement structurées, la nature des clones constituant ces populations étant similaire quelque soit le site d'échantillonnage. Cependant, des variations locales importantes des fréquences phénotypiques et génotypiques se produisent dans chacune des deux régions de production, probablement sous l'effet d'événements de dérive génétique. Dans les différents sites d'échantillonnage, une diversité supérieure à celle mesurée sur pomme de terre a été mise en évidence sur tomate en particulier pour des marqueurs moléculaires. Cette observation, ainsi que la présence d'isolats A2 à des fréquences plus élevées sur tomate, laisse à penser que la reproduction sexuée pourrait intervenir sur cet hôte et générer de la diversité. L'ensemble de ces résultats permet de proposer un schéma global d'évolution des populations de P. infestans en France, et d'ouvrir des perspectives dans la gestion d'une lutte raisonnée contre le mildiou.