La nouvelle centralité de la culture : acteurs et territoires en recomposition / Nadia Choukroune ; sous la direction de Armand Mattelart

Date :

Editeur / Publisher : [Sl] : [sn] , 2010

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Culture

Démocratisation de la culture

Politique culturelle -- France

Éducation populaire

Exception culturelle

Mattelart, Armand (1936-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université de Paris VIII (1969-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Résumé / Abstract : Près de deux cent définitions existe pour expliquer le terme « culture », il existe presque autant de manière de faire pour les acteurs culturels sur les territoires. Depuis les années Lang, la culture est devenue centrale avec l’idée de « tout-culturel » mais cette centralité avait été amenée par des actions antérieures. Des divergences au sein de la gauche française restent vives, entre héritiers de l’éducation populaire et ses courants ouvriers, chrétiens ou laïques et les héritiers de Mai 1968. Malgré des slogans consensuels, laissant croire que la culture viendrait unifier le monde, des contradictions et des antagonismes forts persistent sur la nature de ce bien commun et sur les façons de le « protéger ». L’idée d’exception culturelle qui venait pourtant signer l’identité française ne semble être mise en œuvre dans les faits que par une poignée d’acteurs de terrain. Certaines institutions suivent la tendance à la marchandisation en contournant l’idée de service public à l’heure où les industries créatives déploient leurs activités à tous les secteurs. Comment tendre vers plus de démocratie culturelle sans pour autant substituer la culture au politique ? La culture se distingue de l’Histoire car la variété des jugements esthétiques et des goûts qu’elle induit et son processus de représentation lissent les discordes et arrêtent les actions dans le temps. Néanmoins, une revendication politique forte en matière de culture reste la question de l’accès au savoir. De même, le débat sur l’exception culturelle doit être réinvestie par les institutions, en soutenant les quelques acteurs qui dans la nature de leurs projets mettent en œuvre cette philosophie. La question de la formation des acteurs du service public de la culture doit être posée pour former des professionnels conscients des enjeux des réalités sociologiques et des mécanismes institutionnels afin de ne pas verser dans une politique plus technocratique que culturelle.

Résumé / Abstract : There are nearly 200 dictionary definitions for the word "culture", and for the various cultural actors on the ground there are practically just as many approaches available. Since the Lang years, culture has become centralized in France but this centralization has it's origins much further back. Differences within the French left remain strong, between heirs of “education populaire” (workers, Christians and laymen) and the heirs of May 1968. In spite of consensual slogans, promising that culture will unify the world, contradictions and strong antagonisms persist concerning the nature of this common good and how to protect it. The idea of cultural exception "l'exception culturelle" which now defines the French approach to the Arts seems in fact to be implemented only by a handful of actors on the ground. Certain institutions are following the general movement towards commercialism, avoiding the idea of public service, at a time where the creative industries are now deploying their activities in all sectors. How can we move towards a more democratic idea of culture without substituting culture for politics? (or politics for culture? which do you mean here?)Culture distinguishes itself from history because the variety of esthetic judgements and induced tastes that it it invokes and it's process of representation, smoothes out the differences and stops events in their own time. One could even say that the "cultural exception" needs to be reinvested by our institutions and support given to the few actors who by the nature of their projects put this philosophy into action. The question of training for public servants working in culture must be asked to train professionals, conscious of the social realities and the institutional mechanisms involved, to avoid investing in a politic more technocratic than cultural.