Entre réaction et utopie : Michel Houellebecq ou le paradoxe postmoderne / Jean-Baptiste Lavigne ; Directeur de thèse Michaël Kohlhauer

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2009

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Houellebecq -- Michel -- 1956-.... -- Critique et interprétation

Réalisme (littérature)

Postmodernisme

Kohlhauer, Michael (1953-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Savoie Mont Blanc (1979-....) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Entre réaction et utopie : Michel Houellebecq ou le paradoxe postmoderne / Jean-Baptiste Lavigne ; sous la direction de Michaël Kohlhauer / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 2009

Résumé / Abstract : L'@oeuvre de Michel Houellebecq semble être paradigmatique du courant postmoderne en littérature. En effet, elle partage avec lui l'idée selon laquelle tout n'est plus en ce monde que fragmentation, rupture, paradoxe, absurdité et aporie. or, s'il est exact que la poétique houellebecquienne s'attache bel et bien à conter l'histoire d'une civilisation qui se perd ; cependant, elle ne saurait se résumer uniquement à cela. En effet, tout un pan de celle-ci s'attache à redonner espoir au lecteur, à lui promettre des possibilités de reconstruction par delà la postmodernité : en direction d'une "post-modernité". Ce discours programmatique se met tout d'abord en place par le biais de la narration d'un univers futuriste, utopique et idéal, fonctionnant à base de positivisme comtien et de manipulations génétiques. De même, ce projet de reconstructionsociétale passe par la sévère critique de notre monde corrompu et dissolu, et, parallèlement à cela, par la sacralisation d'un certain nombre de valeurs fondamentales inhérentes à la modernité idéologique (l'amour, la famille, etc.). Cependant, c'est l'acte poétique qui semble être le remède adéquat aux maux contemporains ; car, celui-ci, en faisant l'économie du manichéisme, se trouve ainsi en mesure de proposer au lecteur un univers post-logique au sein duquel les paradoxes qui rongent le monde postmoderne ont été transcendés. En dernière analyse, cette oeuvre polymorphe et polysémique ne se présenterait donc comme absurde, ou comme postmoderne, que pour mieux décrire l'univers moniste dans lequel elle est plongée, pour mieux le comprendre, afin de savoir comment le combattre, et, éventuellement, comme le dépasser.

Résumé / Abstract : The work of Michel Houellebecq seems to be emblematic of the postmodern literary movement. Indeed, they both share the principle according to which this whole world is nothing but division, paradox and nonsense. yet, if it is true that Houellebecq's poetic sets out to describe the story of a disappearing universe, it could not be confined to that. Indeed, a whole section of the latter tries to give back hope to the reader and to promise him reconstruction opportunities beyond postmodernity : towards a "post-postmodernity" within which humanity would be reconciled with itself as well as with the outside world. That programmatic speech first establishes itself through the narration of a futuristic universe, the description of a utopian system based on positivism and genetic manipulations : a promise of liberation for a humanity chained to its own inability to improve itself. Moreover, that social reconstruction project involves the radical criticism of our corrupt world, and, at the same time, the sanctification of a number of fundamental values inherent to modernity (love, family, etc.) and symbolic of human community spirit. However, it is poetry which seems to be remedy to contemporary evils, for the poetic work, deprived of a manichaeism and free of intellectual and rational thoughts, finds itself able to offer the reader o post-logical universe within which paradoxes, sapping the postmodern world, have been transcended. Finally, that polysemous work therefore appears absurd, or, more precisely, postmodern, only in order to describe the monist universe into which it is thrown, in order to understand it better, so that it may be fought, and, possibly, overcome.