Paul Valéry et le rapport entre écrivains et public en France entre 1918 et 1945 / Sylvia Jane Blévins ; sous la direction de Michel Jarrety

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Valéry -- Paul -- 1871-1945

Poe -- Edgar Allan -- 1809-1849

Critique littéraire

Radio et littérature

Littérature américaine -- 19e siècle

Classification Dewey : 800

Jarrety, Michel (1953-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Masson, Jean-Yves (1962-.... ; professeur de littérature) (Président du jury de soutenance / praeses)

Marx, William (1966-....) (Membre du jury / opponent)

Méadel, Cécile (Membre du jury / opponent)

Naugrette, Jean-Pierre (1955-....) (Membre du jury / opponent)

Université Paris-Sorbonne (1970-2017) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Relation : Paul Valéry et le rapport entre écrivains et public en France entre 1918 et 1945 / Jane Blévins ; sous la direction de Michel Jarrety / S. l. : S. n. , 2008

Résumé / Abstract : Cette étude examine un des aspects du rapport entre écrivains et public en France au XXe siècle : il s’agit de la perception grandissante parmi les écrivains français qu’un public de masse et la démocratisation de la société menaçaient la littérature et l’abaissaient. Notre étude commence par tracer l’origine de cette perception au XIXe siècle, dans les écrits d’un des premiers écrivains à évoquer le grand public dans sa poétique, Edgar Allan Poe. L’écrivain américain pensait qu’un public de masse était une bonne chose pour la littérature, alors qu’en France des écrivains comme Mallarmé et Baudelaire ont vu en cette poétique un avertissement contre les dangers d’un public de masse. Leur perception de Poe a préparé le terrain pour l’approche de la littérature épousée par les symbolistes. Selon eux, l’écrivain devrait créer une littérature difficile d’accès et ainsi ne pas courtiser un large public. Paul Valery est l’un des représentants les plus connu de cette approche et nous explorons dans cette thèse ces écrits sur la littérature et la culture, ainsi que sa réussite extraordinaire (et d’apparence paradoxale). Cette réussite lui a permis de développer des idées politiques telles que la définition de l’Europe et de s’exprimer sur les échanges culturels. Notre étude suggère que si des écrivains comme Valéry étaient célèbres et la littérature « difficile » qu’ils pratiquaient populaire, c’est grâce au rôle crucial joué par les critiques littéraires qui jouaient un rôle de médiateur. L’étude se termine en examinant la programmation littéraire à la radio en France durant les années 1930 et 1940. Les émissions étaient pour la plupart créées et maintenues non pas par les écrivains mais par les critiques littéraires. Leurs efforts, ainsi que la visibilité et les écrits de Valéry soulignant l’importance d’une littérature difficile et d’une civilisation raffinée ont aidé à maintenir la popularité et l’influence des écrivains en France jusqu’après la Deuxième guerre mondiale.

Résumé / Abstract : This study examines one aspect of the relationship between writers and thiers public in twentieth century France : the growing concern among French writers that a mass public and increased democratization in society were lowering the standards of literature. Our study begins by tracing the roots of this concern to the nineteenth century and to the writings of one of the first writers to address the issue in his poetics, Edgar Allan Poe. Poe believed that a mass public was a good thing for literature, but french writer interpreted Poe’s poetics as warning against the potential danger of a large and diverse public influencing writers. This perception of Poe Set the stage for symbolist poets to argue that writers should no cater to a large public and should remain as far removed as possible from the masses. Paul Valéry is one of the greatest spokesmen for this approach and we chronicle his writings on literature and culture approach. Our study suggests that writers like Valéry were in fact very successful and literature itself quite popular and influential in society during this period because of the crucial role that literary critics played as mediators between inaccessible and difficult writers like Valéry and a mass public. This popularity allowed writers like Valery to develop political notions that were widely sirulated such as his definition of Europe and proposals about cultural exchange. Our study concludes by examining literary prorams on the radio in the 1930s and 1940s, which were largely created and maintained, not by writers but by literary critics. Their efforts, along with writings (like those of Valery) promoting “difficult” literature and refined civilization, helped writers to maintain their influence and popularity in France until after World War II.