La planification en Irlande (1958-72). Méthodologies et mythologie de la modernisation économique / Vanessa Boullet ; sous la direction de Cornelius Crowley

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Planification économique -- Irlande -- 20e siècle

Développement économique -- 20e siècle

Économie politique -- Irlande

Classification Dewey : 820

Crowley, Cornelius (19..-....) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Considère-Charon, Marie-Claire (19..-....) (Président du jury de soutenance / praeses)

Hutchinson, Wesley (19..-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Azuelos, Martine (1951-....) (Rapporteur de la thèse / thesis reporter)

Deconinck-Brossard, Françoise (Membre du jury / opponent)

Université Paris Nanterre (Organisme de soutenance / degree-grantor)

École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre) (Ecole doctorale associée à la thèse / doctoral school)

Résumé / Abstract : Cette thèse étudie la modernisation de l’économie irlandaise de 1958 à 1972. À travers une analyse économique, sociale et politique, elle démontre que si la planification a indéniablement contribué à la rénovation économique – préparant ainsi le terrain pour le Tigre celtique – c’est moins par sa méthodologie ou ses propositions que par l’état d’esprit qu’elle insuffle à une Irlande abattue. En effet, dans les années 1950, certains Irlandais réalisent que le nationalisme économique de de Valera n’est plus adapté à la situation. En 1958, Whitaker et Lemass sont à l’initiative du Programme for Economic Expansion, qui est suivi de deux autres plans. Ils créent un environnement qui combine initiative privée et orientation étatique, pour lequel les capitaux publics et surtout les investissements étrangers et les exportations sont les catalyseurs du développement. L’Irlande de 1972 est presque méconnaissable par rapport à celle de 1958 : le chômage demeure certes élevé, mais le problème de l’émigration semble résolu et la production est en nette croissance. La planification parvient à faire passer le pays du protectionnisme au libre-échange sans heurt majeur, ce qui est un succès en soi, au point qu’elle est parfois élevée au rang de mythe national. Cela n’est pas infondé, ne serait-ce que parce que les planificateurs détournent la mythologie nationaliste afin de convaincre les Irlandais conservateurs. Or les plans ne sont pas le deus ex machina que certains ont voulu voir : le Premier plan est associé à des succès auxquels il est peut-être étranger, ce qui relativise, sans pour autant nier, la réussite des plans.

Résumé / Abstract : This thesis puts forward an economic, social and political study of the strategies adopted for the modernisation of the Irish economy between 1958 and 1972. The aim is to show that while planning contributed to the country's economic revival – thus paving the way for the “Celtic Tiger” – this success was less a clearly demonstrable result of the actual proposals or methods outlined in the programmes than it was the effect of the change in attitude which the “myth” of economic modernisation managed to breathe into the depressive Ireland of the period. In the 1950s, the Irish came to realise that de Valera’s nationalism was no longer suited to the situation. In 1958, Whitaker and Lemass drew up the Programme for Economic Expansion. This initiative fostered an environment in which private initiative and state management combined, so that development was catalysed by public capital, foreign investment and exports. Ireland in 1972 was barely recognisable. Although unemployment remained high, the problem of emigration had largely been resolved and production was rising rapidly. Planning had succeeded in steering the country’s fairly smooth transition from protectionism to free-trade without any major crisis. This in itself constitutes a success, to the extent that planning thus took on the status of a national myth. Nevertheless the successive economic plans are not the deus ex machina that some would like them to be. The PEE for instance, is often praised for having sparked off an economic upturn for which it may have played no role. Such a hypothesis qualifies – without however denying – our assessment of the actual success of Ireland's successive economic programmes.