Le tact du peintre, le toucher du philosophe : Chardin et la pensée française du XVIIIe siècle / Bertrand Vieillard ; sous la direction de Jacqueline Lichtenstein

Date :

Editeur / Publisher : [S.l.] : [s.n.] , 2007

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Chardin -- Jean-Baptiste Siméon -- 1699-1779

Diderot -- Denis -- 1713-1784

Art -- Philosophie -- 18e siècle

Peinture -- 18e siècle

Art et sciences

Toucher

Lichtenstein, Jacqueline (1947-2019) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université Paris-Sorbonne (1970-2017) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Le tact du peintre, le toucher du philosophe : Chardin et la pensée française du XVIIIe siècle / par Bertrand Vieillard ; directrice de thèse Jacqueline Lichtenstein / Lille : Atelier national de Reproduction des Thèses , 2009

Résumé / Abstract : En un siècle où le toucher devient une des préoccupations majeures de la philosophie, la peinture de Chardin met le spectateur en présence d’un analogon visuel du rapport tactile de l’homme au monde. Mais tandis que les philosophes privilégient une approche du toucher qui le définit essentiellement comme désir d’emprise sur les choses à partir du contact qu’il établit avec elles, Chardin fait place, dans le contenu de ce qu’il peint, comme dans sa touche, à d’autres modalités du toucher dont la visée porte sur l’en deçà et l’au-delà du contact. Cette visée singulière est le propre du tact, qui a d’abord une signification dans l’ordre de la perception mais également dans ceux de la constitution de la subjectivité, du rapport entre les consciences et, enfin, de l’affinité objective entre les êtres. Cette approche du toucher étant aussi ce à quoi la science et la philosophie du XVIIIe siècle aspirent secrètement, les tableaux de Chardin sont exemplaires de la manière dont l’œuvre d’un grand peintre révèle à elles-mêmes, tout en les dépassant, les idées les plus fécondes qui lui sont contemporaines.

Résumé / Abstract : In a century when the sense of touch is beginning to be a major philosophical preoccupation, Chardin’s painting presents the viewer with a visual analogon of man’s tactile relationship with the world. But while philosophers favour an approach to the sense of touch which primarily defines it as the desire to have power over a thing through the physical contact established by touching it, Chardin makes room, in the content of his painting, as well as in his brushwork, for different modes of touching, beyond and before mere contact. This singular aim is a distinctive feature of tact, where what is at stake is not only mere sensual perception, but also the constitution of subjectivity itself, of the relationship between minds and, finally, of the objective affinity of beings. This approach to the sense of touch being also what science and philosophy of the XVIIIth century secretly aspire to, Chardin’s paintings are revelatory of how the works of a great painter bring to light, and at the same time transcend, the most fertile ideas of contemporaries.