Contrôle dopaminergique des processus émotionnels chez l'homme / Pauline Delaveau ; sous la direction d'Olivier Blin

Date :

Type : Livre / Book

Type : Thèse / Thesis

Langue / Language : français / French

Système dopaminergique

Émotions

Système limbique

Maladie de Parkinson

Blin, Olivier (1960-.... ; PU-PH) (Directeur de thèse / thesis advisor)

Université d'Aix-Marseille II. Faculté de médecine (1970-2011) (Autre partenaire associé à la thèse / thesis associated third party)

Institut de neurosciences cognitives de la Méditerranée (Marseille ; 2004-2011) (Laboratoire associé à la thèse / thesis associated laboratory)

Université Aix-Marseille II (1969-2011) (Organisme de soutenance / degree-grantor)

Relation : Contrôle dopaminergique des processus émotionnels chez l'homme / Pauline Delaveau ; sous la direction d'Olivier Blin / Lille : Atelier national de reproduction des thèses , 2007

Résumé / Abstract : Les processus émotionnels sont cruciaux dans le contrôle du comportement humain. Selon la théorie des émotions fondamentales, il existe des émotions distinctes, innées et universelles. La dopamine (DA) a été identifiée comme neurotransmetteur il y a environ 50 ans. La DA cérébrale est impliquée dans le contrôle de la récompense et dans les addictions, mais également dans des mécanismes d'attention et certaines fonctions cognitives, telles que les fonctions exécutives et les processus de la mémoire de travail. Plus récemment, l'implication de la DA dans des processus d'identification émotionnelle a été démontrée par de nombreux arguments directs ou indirects. D’une part, les processus émotionnels dépendent de structures cérébrales, dont la majorité fait partie du système limbique, système dans lequel l’existence d’une transmission dopaminergique est reconnue. L’amygdale reçoit des projections dopaminergiques de l’aire tegmentale ventrale et elle semble avoir un rôle clé dans l'identification des visages émotionnels, en particulier exprimant la peur mais aussi d’autres expressions négatives (triste, en colère) et des expressions positives (heureux). D’autre part, des modifications de la reconnaissance émotionnelle après l'administration d’un agoniste ou d’un antagoniste des récepteurs dopaminergiques chez l’homme ont été observées. De même, des modèles expérimentaux (déplétion dopaminergique par la neurotoxine 6-OHDA chez le rat) ont montré un effet du changement de la transmission dopaminergique sur les réponses émotionnelles. Enfin, les troubles émotionnels rapportés dans des pathologies neurologiques et psychiatriques dans lesquelles l'implication de la DA est reconnue sont également un argument important en faveur d’un contrôle dopaminergique des processus émotionnels chez l'homme. Plus particulièrement, dans la Maladie de Parkinson, où l’on assume que le processus neurodégénératif est principalement limité aux neurones dopaminergiques dans les premières étapes de la maladie, des déficits dans la perception des émotions et l'identification des expressions faciales, ainsi que de la prosodie à contenance émotionnelle, ont été décrits. Le but de nos travaux de thèse était d’étudier le contrôle dopaminergique sur les substrats neuraux du processus d'identification des émotions avec une attention particulière sur l’activité de l’amygdale. Pour cela, nous avons réalisé trois études d’IRMf ayant pour tâche la perception faciale émotionnelle, dans deux conditions pharmacologiques différentes: L-dopa (précurseur de la DA) ou placebo, dans des essais contrôlés en double aveugle. Les deux premières études ont été faites chez des sujets sains. Dans ces études, une diminution de l’activité de l’amygdale après l’administration de L-dopa a été mise en évidence. Cet effet sur l’activité de l’amygdale ne s’accompagne pas de changements de la connectivité avec le cortex préfrontal, ce qui indique une absence de modulation du cortex préfrontal sur l’amygdale. La diminution de l’activité de l’amygdale est considérée comme la conséquence d’un contrôle dopaminergique soit de façon directe sur l’amygdale, soit de façon indirecte via une autre région limbique que le cortex préfrontal sous contrôle dopaminergique ou bien par une action dopaminergique sur d’autres systèmes de neurotransmission. De ces résultats, une hypothèse a été proposée selon laquelle l'activation de l’amygdale suivrait une courbe en U inversée en fonction du taux de DA cérébrale. La troisième étude a exploré les effets de la dopamine sur l’activité de l’amygdale chez des patients parkinsoniens sans déficits cognitifs ni symptomatologie dépressive, en comparaison de témoins d’une même tranche d’âge. Leurs caractéristiques cliniques suggèrent que les voies mésocorticale et mésolimbique sont préservées ou non encore altérées. Cette étude a montré que ces patients ont une activité amygdalienne, quand ils sont sous placebo, comparable à celle des sujets témoins, et que cette activité de l’amygdale diminue après l’administration de L-dopa chez les patients parkinsoniens comme les sujets témoins. Ces résultats suggèrent que la dose de L-dopa nécessaire pour restaurer le déficit dopaminergique de la voie nigrostriée peut entraîner un surdosage au niveau de la voie mésolimbique